Dès septembre, tout jardinier prévoyant se doit de planifier certaines tâches à exécuter avant l’arrivée de l’hiver. En prenant exemple sur notre ami, le jardinier paresseux, « trouvons des trucs faciles pour y parvenir sans efforts ».
Réal Scalabrini, membre de la Société d’horticulture et d’écologie de Saint-Bruno
Cette maxime est beaucoup plus appropriée qu’il n’y parait, car en faisant de la planification un élément essentiel… vous en ferez plus en travaillant beaucoup moins!
Je ne retiens que deux des nombreuses théories sur l’hivernisation du jardin : a) Ma préférée, nettoyer tout ce qui est infesté ou contaminé et le détruire immédiatement. Ensuite, à l’image de la nature, laisser les résidus végétaux sains compostés sur place pour amender le sol. En d’autres mots, inutile de s’imposer la manucure du jardin quand elle peut attendre au printemps. b) Ou, faire un ménage complet de tous les végétaux à l’automne… quelque peu inutile, à mon avis.
Qu’y a-t-il à faire au jardin pour que la saison froide se passe bien? Il faut d’abord garder en tête qu’un jardin devrait être aménagé de façon à s’autosuffire, autant qu’il est possible selon les conditions climatiques de votre région. Cependant, il y a toujours des incontournables, peu importe votre type d’aménagement pour que, le printemps arrivé, vous retrouviez votre jardin en bonne condition.
Au début de l’automne
Rentrez toute plante fragile au froid que vous voulez conserver, comme les plantes d’intérieur, les tropicales, les annuelles (géraniums, fuchsias, etc.) et certaines fines herbes. Il vaut mieux le faire avant que les nuits ne rafraîchissent trop.
N’oubliez pas de déloger les indésirables en douchant vos plantes à l’eau tiède et de les acclimater sur une période d’environ une semaine.
Cueillez les légumes sensibles au froid, comme les tomates et les piments, dès que les nuits deviennent trop froides. Vous pourrez alors faire des conserves pour l’hiver et profiter pleinement de votre potager plus longtemps.
Si vous avez de grands feuillus, installez un filet au-dessus du bassin ou le la piscine pour empêcher l’accumulation de grandes quantités de feuilles mortes. Videz le filet de son contenu au besoin.
Avant le premier gel
Plantez les bulbes rustiques (tulipes, narcisses, etc.). Une bonne suggestion : Marquez les endroits d’un bâtonnet pour éviter d’y planter autre chose d’incompatible au printemps.
Divisez ou transplantez les vivaces à floraison printanière, comme les pivoines, si besoin il y a.
Ramassez les feuilles tombées sur le gazon et les sentiers. Vous pouvez les déchiqueter avec la tondeuse pour en faire du paillis ou pour les garder en réserve comme matière sèche pour votre compost.
Après le premier gel sévère
Attendez un premier gel avant de récolter les légumes rustiques, comme le chou et le poireau, car une touche de gel accélère leur maturation et bonifie leur goût.
Taillez les arbustes à floraison automnale (hydrangée paniculée, hydrangée ‘Annabelle’, etc.), ou si vous le préférez, tôt au printemps. Personnellement, j’aime bien avoir des fleurs sur mes arbustes d’hydrangée pour briser la monotonie de l’hiver.
Rentrez les bulbes d’été, comme les glaïeuls et les dahlias. Faites-les sécher dans un cabanon, puis placez-les dans un lieu frais et sec, mais libre de gel pour l’hiver.
Arrachez et compostez le feuillage des légumes et des annuelles, puis nettoyez le jardin de déchets et de mauvaises herbes. Attention de ne pas composter de feuillage infecté de mildiou ou infesté d’insectes ravageurs.
Mélangez du compost au potager et aux plates-bandes en préparation pour la prochaine saison. Cependant, il se peut que vous ayez opté pour semer de l’engrais vert en lieu et place, dans un tel cas poursuivez votre plan d’action jusqu’au printemps.
Installez de nouveaux jardins surélevés ou vérifiez la bonne condition de ceux existants pour être fin prêt le printemps venu.
Certains jardiniers aiment bien supprimer et composter le feuillage de leurs vivaces; pour ma part, s’il est exempt de ravageurs et de maladie, je le laisse sur place pour enrichir le sol.
Avant la première neige
Installez une protection hivernale (jute, géotextile, etc.) sur les plantes fragiles, comme les rosiers hybrides de thé, les hydrangées bleues, certaines variétés de chamaecyparis plus fragiles, etc.
Pour protéger les thuyas (cèdres) contre l’assèchement, continuez de les arroser tant que le sol n’est pas gelé.
Pour protéger les conifères colonnaires du poids de la neige, il peut être utile de planter un tuteur en arrière et de les y fixer discrètement avec un cordon.
Placez des spirales anti-rongeurs autour des troncs des jeunes arbres pour les protéger des mulots qui aiment bien ronger leur écorce sous la neige.
Pour prévenir son éclatement, videz complétement le boyau d’arrosage, ou si vous le pouvez, entrez-le dans un endroit libre de gel.
Nettoyez la gouttière de tout débris.
Nettoyez, aiguisez et huilez les lames des outils, dont la lame de la tondeuse, avant de les remiser pour l’hiver. Ou encore, faites entretenir votre tondeuse par un spécialiste.
Réflexion et planification
Profitez de la saison hivernale pour réfléchir à la forme que prendra votre prochain aménagement paysager. En planifiant vos plates-bandes, potager et autres, vous aurez à tenir compte des constants changements climatiques et de leur influence sur les restrictions actuelles des ressources nécessaires, par exemple : l’arrosage et surement beaucoup plus à venir.
N.B. : Comme la mémoire est une faculté qui oublie, notez précieusement vos observations ainsi que vos projets de modification prévus pour le printemps.