Une héroïne nommée Marie-Thaïs Gagnon
Pour ceux qui la connaissent déjà ou qui ont simplement entendu parler d’elle comme moi, Marie-Thaïs est un exemple de persévérance, de ténacité et de courage… elle est notre héroïne. Du haut de ses deux ans, elle a vécu une bonne partie de sa vie à l’hôpital à subir de la chimiothérapie et radiothérapie, en plus d’une greffe de la moelle osseuse le 21 octobre dernier, quelques jours après son deuxième anniversaire de naissance. Actuellement toujours à l’hôpital Sainte-Justine, en soins constants et surveillance rapprochée, elle reprend petit à petit goût à la vie et recommence un peu à jouer. De quoi redonner l’espoir à son entourage !
Car Marie-Thaïs, vous l’aurez sans doute compris, souffre de leucémie. Dès l’âge de six mois, le diagnostic est tombé, lourd et froid comme une enclume, dévastateur comme une tornade et tellement, mais tellement injuste. Comment des maladies aussi terribles peuvent-elles donc s’abattre sur des enfants si jeunes… ? Mais voilà, Marie-Thaïs, elle, ne s’est posé aucune question sur la philosophie de la vie, ni sur le comment et le pourquoi des choses. Non, armée de sa seule volonté de vivre, elle a appris à combattre jour et nuit contre ce mal infâme et sournois qui s’attaque même aux bébés.
Marie-Thaïs est fantastique et force l’admiration de tous ceux qui, de près ou de loin, entendent parler d’elle. Sur le site web unispourmariethais.com, créé pour faire connaître leur histoire, et que je vous invite donc à consulter, les parents se livrent avec amour et générosité, et décrivent Marie-Thaïs comme une battante, une enfant à la stature impressionnante, se dressant devant la maladie et les traitements avec courage. On y lit beaucoup d’amour, certes, mais aussi une admiration, sans limites, à la hauteur de ce petit bout qui saisit toutes les occasions de répit pour sourire.
Élise, sa maman, a quitté son emploi pour être en mesure de soutenir Marie-Thaïs dans la chaîne infernale des traitements et Benjamin, son papa, a, quant à lui, perdu le sien. Puis entre nous, comment avoir la tête au travail avec votre enfant qui se bat dans un hôpital pour survivre! Alors oui, Benjamin et Élise ont besoin d’argent pour payer les factures qui continuent de rentrer, sans compter les frais inhérents aux traitements qui se sont rajoutés à liste des comptes à payer. Ainsi, l’entourage extraordinairement soudé organise des soupers-bénéfice, des épluchettes de blé d’Inde, des ventes de bracelets à 5 $, un site internet, et recueille des dons…
C’est ainsi que, pour ma part, j’ai eu l’occasion de rencontrer des gens formidables le 12 novembre denier à l’occasion du souper spaghetti à Saint-Basile. La mobilisation de la communauté grandbasiloise a dépassé toutes les attentes. Il a fallu rajouter des tables, en pousser d’autres, et au service, nous avions du mal à suivre la cadence; 100 personnes tout au plus étaient attendues, plus de 300 sont venues! Quelle solidarité! Tous, famille, amis, voisins, représentants politiques et d’organismes engagés, simples citoyens interpellés, bénévoles, nous étions présents pour Marie-Thaïs. Alors, lorsqu’au beau milieu de la soirée, la connexion webcam s’est faite avec le parrain en direct de la chambre d’hôpital et que Marie-Thaïs est soudainement apparue sur l’écran géant, un grand silence s’est aussitôt installé dans l’immense salle de réception. Adultes, enfants, tous se sont tus. Notre héroïne était là dans la pénombre de sa chambre aseptisée à se reposer dans son lit aux barreaux d’acier avec des tubes branchés dans son petit corps. Même l’animateur cherchait ses mots pendant que le parrain, pour combler le silence peut-être, tentait de tirer sur le fil internet trop court afin de montrer le lieu de vie de Marie-Thaïs.
Mais nous n’avions pas besoin de mots et encore moins de commentaires, plutôt juste d’une communion. À défaut de pouvoir la caresser, la cajoler ou tenir sa petite main, nous pouvions juste lui sourire du fond du cœur et avoir l’audace d’imaginer que ce soir-là, de cette grande salle, une onde d’énergie incroyable lui soit parvenue et l’aide un tant soit peu dans sa guérison.
Et parce que le combat continue : unispourmariethais.com.
Géraldine Folgoas,
résidante de Saint-Basile-le-Grand