Un vulgaire arrondissement
Ces derniers temps, on peut observer à Saint-Bruno-de-Montarville une hausse anormale du nombre de policiers impliqués dans différentes opérations visant la distribution de contraventions. Bien que la sécurité routière soit une chose importante, on doit se demander si le but de cet acharnement n’est tout simplement pas de financer le budget de l’agglomération de Longueuil. Cette réflexion mène ainsi à une question cruciale : puisque ce genre d’initiative n’émane vraisemblablement pas de la mairie ou de besoins véritables pour la Ville, qui dirige réellement à Saint-Bruno-de-Montarville?
Depuis quelques années, force est de constater que le maire Benjamin et son équipe ont délaissé leur volonté autonomiste si fièrement affichée avant les élections pour se satisfaire d’une cohabitation confortable avec les autres membres de l’agglomération. Pendant ce temps, Saint-Bruno-de-Montarville a perdu le contrôle de services publics comme la police ou la brigade des incendies. Ainsi, qui se souvient encore que les Montarvillois paient pour une escouade antiémeute? Qui peut affirmer que les pompiers sont plus efficaces qu’avant? On doit malheureusement se résigner sur ce fait crucial : les citoyens paient plus cher pour des services de moindre qualité qui ne leur sont pas destinés. Cette situation est un scandale qui a duré trop longtemps, mais cela ne semble plus faire réagir personne au conseil municipal.
Pire encore, on doit se demander s’il existe une véritable volonté de renouvellement à Saint-Bruno-de-Montarville. Mis à part la construction de condominiums et autres habitations multiples, on observe qu’il ne se passe presque plus rien au centre-ville. Au lieu de mettre de l’argent pour stimuler l’activité commerciale et culturelle de la ville, on a préféré la mise en place de coûteuses œuvres d’art qui sont parfaitement inutiles et, selon certains avis, à la limite du ridicule. Une vision de changement positif pour le centre-ville doit donc être développée en partenariat avec les différents acteurs locaux et les commerçants, mais cela ne semble pas faire partie des plans actuels de l’administration locale.
Ainsi, toutes ces impressions générales mènent vers une même et triste conclusion: Saint-Bruno-de-Montarville n’est plus dirigée par une vision de prospérité pour l’avenir, mais plutôt par une approche immobiliste qui, à long terme, ne fera que réduire la fierté de ses citoyens et le sens d’appartenance à une communauté unique qui s’est démarquée depuis des décennies. Au lieu de cela, si la situation actuelle continue, on parlera plutôt de Saint-Bruno-de-Montarville comme l’on parle d’un vulgaire arrondissement, et pire même, comme d’un simple dortoir.
Nicolas Godin
Résidant de Saint-Bruno-de-Montarville