Un sondage de fortune qui met de l’huile sur le feu…

Moins d’un mois après que la Cour supérieure du Québec a rendu son jugement (18 février 2011) et a confirmé que DASH-L détenait le pouvoir de recourir à des règlements pour limiter le bruit des écoles de pilotage (validant ainsi les recommandations du rapport Flanagan), voilà que la députée fédérale de Saint-Bruno – Saint-Hubert décide de sortir un sondage et vient mettre de l’huile sur le feu. Ce sondage de fortune, improvisé uniquement pour hâter le développement de l’aéroport, anéantit spontanément le travail laborieux des citoyens qui se sont légitimement mobilisés pour exprimer leurs doléances et tenter de trouver des pistes de solution.

N’est-il pas surprenant qu’une députée discrédite ainsi les revendications de ces gens qui ont pourtant eu gain de cause devant un juge impartial? La table avait été mise pour que DASH-L (qui est le véritable gestionnaire des opérations de l’aéroport et de son développement) assume consciencieusement sa tâche, tout en respectant la population avoisinante. Le signal envoyé par ce jugement invitait donc au respect des citoyens. La députée bloquiste est venue tout bousiller en sortant des chiffres qui ne font que diviser, alors qu’il aurait plutôt convenu de chercher à établir un consensus. Tout en ayant soin de prendre en compte les enjeux techniques, économiques, sociaux et environnementaux (nuisance par le bruit), il importe d’encourager des échanges francs et ouverts entre les partis, afin d’en arriver à la meilleure décision. Compte tenu de la complexité de ce dossier impliquant un très grand nombre de partenaires (citoyens inclus, bien sûr…), nous pouvions nous attendre à des initiatives beaucoup plus constructives et certainement plus conciliantes de la part d’une députée.

Si la création d’emplois est l’objectif premier du développement de l’aéroport de Saint-Hubert, pourquoi alors les élus du Bloc retirent-ils leur appui pour l’achat d’avions F-35, abandonnant ainsi des dizaines de milliers de travailleurs et leurs familles qui comptent sur ces emplois en cette période de relance économique? L’industrie aérospatiale est un fleuron de l’économie du Québec… le seul endroit au monde où il est possible de se procurer toutes les pièces entrant dans la construction d’un avion. Monsieur Gilles Labbé, président et chef de la direction d’Héroux-Devtek, déclarait, le 14 janvier dernier, que « le programme ACI ouvre des débouchés sans précédent aux entreprises canadiennes qui peuvent se tailler une place dans les chaînes mondiales d’approvisionnement de premier et second ordre, assurant ainsi des retombées et des emplois pour les 30 années à venir ».

D’aucuns n’auront jamais cru qu’il soit possible d’enrayer complètement le bruit engendré par l’aéroport ou de fermer celui-ci en guise de solution. Le fait d’avoir abordé cette question d’une façon aussi simpliste est, pour le moins, offensant pour les 2 350 signataires de la pétition (nombre qui dépasse largement les quelque 602 personnes qui ont répondu au sondage et qui vivent peut-être assez loin de l’aéroport). La députée de Saint-Bruno – Saint-Hubert, qui s’appuie sur des études aussi peu exhaustives pour orienter ses décisions, imite particulièrement bien ses collègues du Bloc qui peuvent se permettre de dire à peu près n’importe quoi sans jamais avoir à rendre compte, la possibilité d’être à la tête du prochain gouvernement fédéral étant évidemment nulle. S’amuser ainsi avec l’opinion publique peut cependant s’avérer très dangereux. 

Nicole Charbonneau Barron,

candidate du Parti conservateur du Canada

Circonscription de Saint-Bruno – Saint-Hubert