Un projet responsable – Vraiment?
(En réponse à l’éditorial de François Cardinal intitulé In-dé-fen-da-ble publié dans l’édition du 11 janvier dernier du journal La Presse, le maire de la Ville de Saint-Bruno réplique dans l’édition du 20 janvier du même journal, que « le projet du boisé des Hirondelles est antérieur à l’adoption du PMAD et Saint-Bruno ne peut s’y opposer sans être accusée d’expropriation déguisée ».)
D’entrée de jeu, disons que le maire de Saint-Bruno-de-Montarville a raison de dire que comparer l’expropriation de l’île Charron et de Sainte-Julie à celle du boisé des Hirondelles, c’est de comparer des incomparables. Il a aussi raison de dire que dans le dossier de Saint-Bruno-de-Montarville, la partie expropriante serait la Ville : ses contribuables en assumeraient les coûts. Et j’ajouterais que la majorité de ces contribuables n’acceptera sans doute pas d’assumer ces coûts.
Le problème, cependant, n’est pas de se demander si le projet du boisé des Hirondelles est antérieur ou non au PMAD, mais si une solution de compromis pourrait permettre d’atteindre, dans la mesure du possible, les objectifs de ce plan, soit : densification de l’occupation du territoire et protection des milieux naturels. M. le maire a beau invoquer que le projet sera encadré pour en minimiser l’impact sur l’environnement, il n’en demeure pas moins que l’occupation du territoire dans sa totalité à des fins résidentielles, quel que soit le nombre d’arbres sauvegardés, n’en constitue pas moins une perte nette en terme d’habitat forestier.
C’est pourquoi dès mars 2011, dans une lettre ouverte publiée dans le journal Les Versants, un projet de condos équivalent au projet des trente maisons unifamiliales a été proposé. Ce qui réduirait d’une façon significative la surface de la partie urbanisée du boisé. Dans une autre lettre ouverte publiée en septembre 2011, il a été démontré que l’argument de l’expropriation déguisée ne tient pas la route et que la construction de condos serait une solution « gagnant-gagnant » où tous les intéressés pourraient y trouver leur compte.
Il est déplorable de constater que d’une part, la Ville fasse la sourde oreille à toute solution de compromis, et que d’autre part, les tenants de la conservation tiennent mordicus à une protection intégrale du boisé des Hirondelles.
Dans les circonstances, le sort de ce boisé repose entre les mains du MAMROT. Il semble que la Ville ait déposé son projet auprès de ce ministère pour approbation. Ce ministère se doit de refuser d’approuver ce projet et il se doit de prier les parties en cause de s’asseoir et de négocier une solution de compromis où chacun doit s’engager à mettre de l’eau dans son vin.
Jean-Guy Gaudette,
résidant de Saint-Bruno-de-Montarville.