Un manque flagrant de respect de la ville de Saint-Bruno envers ses citoyens
Une importante consultation publique concernant le Plan de conservation des milieux naturels s’est tenue entre le 13 avril et le 10 mai derniers. Près d’une cinquantaine de mémoires ont été déposés, plus d’une trentaine de personnes se sont exprimées et plusieurs centaines de personnes se sont déplacées pour y assister. La consultation était présidée par MM. Michel Venne et Luc Ouimet.
Monsieur Venne est le directeur général de l’Institut du Nouveau Monde (INM). À ce titre, il a présidé des dizaines de processus participatifs et citoyens organisés par l’Institut du Nouveau Monde au Québec depuis 2003. L’INM est reconnu comme une référence en matière de participation citoyenne et est lauréat de plusieurs prix et distinctions en cette matière.
Monsieur Ouimet est le président du Centre de consultation et de concertation, un organisme spécialisé dans l’interaction avec le public. M. Ouimet a été commissaire permanent au BAPE de 1979 à 1989. Il a par la suite agi comme président du Bureau de consultation de Montréal dès sa création en 1989 et jusqu’à son abolition en décembre 1994.
Tel que le mentionnait l’article de Charles Côté de La Presse daté du 6 juillet dernier, les recommandations du rapport de la consultation publique invitait la Ville de Saint-Bruno à « refaire ses devoirs ». Le plan de conservation s’appuie sur un seul avis d’experts, jugé partiel. « La consultation indique clairement que pour obtenir un appui de la population à son plan de conservation, la Ville devra fournir aux citoyens des informations à jour… obtenues grâce aux services de spécialistes reconnus et indépendants», affirme le rapport. Les auteurs prennent à témoin le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), pour qui le plan rédigé par la Ville est au mieux une étape, un pas dans la bonne direction. Un « travail pratique reste à être réalisé, notamment dans l’établissement des priorités de conservation, l’évaluation des besoins en espace de développement, la conciliation des priorités et l’élaboration du plan de conservation proprement dit », affirme le MDDEP dans une lettre adressée à la Ville et qui a été remise à la commission.
Cependant, dans son communiqué du 7 juillet dernier, la Ville de Saint-Bruno indique qu’elle va quand même de l’avant avec son plan de conservation en y apportant de légères modifications. Elle ne tient donc pas compte non seulement des 32 recommandations de ses propres citoyens, mais également de celles des coprésidents de sa propre consultation publique.
Les éléments retenus par la Ville pour bonifier son plan de conservation n’amènent malheureusement aucune amélioration au plan de développement et non de conservation des dix secteurs visés, et constituent seulement des éléments cosmétiques pour des territoires déjà protégés. En voici un exemple tiré du communiqué émis par la Ville sur son site Web : « Ainsi, nous procéderons à des études de caractérisation des milieux naturels à conserver et nous assurerons la production d’une information vulgarisée avec plus de cartes et de tableaux à l’intention des citoyens. Nous entendons continuer à soumettre nos plans aux comités consultatifs qui existent à Saint-Bruno-de-Montarville, processus établi depuis plusieurs années. Nous entendons aussi fournir toute l’information requise aux promoteurs quant aux conditions à respecter à proximité d’un milieu naturel. »
Lorsque l’on sait que malgré la recommandation unanime du Comité consultatif en environnement (CCE) de juin 2006 de ne pas développer la Forêt des Hirondelles, la Ville a quand même poursuivi ses démarches; on se demande quel poids réel ces comités ont sur les orientations choisies.
Nous demandons donc sérieusement à la Ville de reconsidérer sa décision d’aller de l’avant sans tenir compte de l’ensemble des 32 recommandations du rapport de la consultation publique pour les dix secteurs visés, notamment pour le projet de La Futaie, alias Forêt des Hirondelles.
Le 22 août prochain se tiendra la prochaine séance du conseil municipal. Nous invitons donc tous les amoureux de la nature, participants de la consultation publique et citoyens ayant à cœur la qualité de vie à Saint-Bruno et le respect des processus démocratiques, à venir non seulement assister au conseil de ville, mais également à manifester devant l’hôtel de ville à partir de 18 h 30.
Pour ceux qui veulent suivre le déroulement des actions à venir, vous pouvez le faire sur Facebook au site Regroupement des citoyens pour la Sauvegarde de la Forêt des Hirondelles. http://www.facebook.com/home.php?sk=group_173937575982341&id=213782228664542
Caroline Rodrigue, présidente, APES
Catherine Mondor, responsable des milieux naturels, APES