Saint-Bruno : une mairie seule sur son île

Rigueur, intégrité, transparence. Voilà le slogan 2009 du parti au pouvoir à Saint-Bruno : l’Alliance municipale. Mené par le maire Claude Benjamin, le parti accuse malheureusement un échec aux trois niveaux.

Premièrement, comment peut-on parler de rigueur lorsque l’implantation d’une nouvelle station d’essence sur De Boucherville est approuvée par le conseil actuel, malgré le fait qu’il n’y ait eu aucune étude scientifique, environnementale, ou d’impact réel sur le trafic résidentiel? Bref, rien pour justifier la nécessité d’avoir une station-service à cet endroit. En consultant les citoyens, on aurait appris que les résidants étaient en faveur d’une aire de service à proximité, telle une épicerie, mais qu’ils estimaient que des pompes à essence n’avaient aucune raison d’être dans un secteur résidentiel. Pas en 2011.

Deuxièmement, comment utilise-t-on le mot intégrité lorsque la Ville se dote d’une consultation publique indépendante sur les milieux naturels, et que le maire rejette d’emblée les conclusions de l’étude? Une étude qu’il a lui-même commandée avec des conclusions auxquelles il s’attendait. Le maire affirme retenir 20 conclusions sur 32, mais encore une fois, c’est de la poudre aux yeux. Les conclusions de l’étude reflètent les opinions et désirs des citoyens, ainsi que ceux de plusieurs organismes crédibles d’un point de vue environnemental. Malgré cela, le maire et ses conseillers se sont empressés, lundi dernier, d’approuver la première étape afin que le projet de la Futaie se réalise le plus rapidement possible au bénéfice du promoteur.

Enfin, par transparence, pensons-nous au Plan de conservation des milieux naturels, qui se veut un plan caché de développement urbain accéléré, enveloppé de grandes phrases « vertes » justifiant le développement pour les 20 prochaines années? Le tout, drôlement basé sur une étude faite par une firme qui a également travaillé pour le promoteur du projet de la Futaie. 

Dans une lettre-réponse ouverte publiée le 30 août dernier, le maire s’adresse à une citoyenne. Il suggère à cette dernière de ne pas vivre dans le passé. Pourtant, l’administration Benjamin gère le développement urbain comme dans les années 1970, avec des arguments vides et sans fondements. L’intention du maire, en contrepartie, est maintenant transparente : représenter les intérêts des promoteurs avant ceux des citoyens. Ce qui semble aller à l’encontre de toutes les autres municipalités de la Rive-Sud de Montréal, où ces dernières travaillent de concert avec citoyens, organismes et promoteurs pour s’entendre afin de sauvegarder le peu de milieux naturels qui reste.

Vous devez assister à une séance du conseil municipal pour voir comment le maire de Saint-Bruno et ses conseillers abusent de leur pouvoir. Non seulement par la présence policière aux séances du conseil à la suite de la demande du maire, mais par le ton incisif et condescendant utilisé par nos élus municipaux lors de dialogues avec les citoyens. Pourtant, tout ce que nous recherchons, ce sont des réponses rigoureuses, intègres et transparentes. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Peut-être est-ce la raison pour laquelle notre maire refuse d’arriver à l’ère technologique d’aujourd’hui et de diffuser les séances sur le Web ou même d’avoir un verbatim de la période de questions et réponses?

Aussi bien prendre notre maire au mot et « refléter [nos] opinions au scrutin aux prochaines élections municipales ». Ça semble être une de ses réponses les plus utilisées.

Martin Guevremont,

résidant de Saint-Bruno-de-Montarville.