Saint-Bruno : un Brossard en devenir !!!!
C’est avec beaucoup de tristesse et de colère que je vois pousser dans les dernières années de nombreux quartiers résidentiels sans aucun charme ni arbre. C’est pourtant ce même charme qui m’avait convaincue en 2001 d’acheter à Saint-Bruno. Les chevaux qui gambadaient, la forêt des deux côtés de la 116, les arbres matures des rues principales qui cachaient complètement les maisons lorsque l’on regardait au loin : c’était vraiment merveilleux de pouvoir bénéficier de la qualité de vie de la campagne tout en ayant les avantages de la proximité de la ville.
En moins de dix ans, cette qualité de vie s’est considérablement dégradée, en commençant par le bruit. Encore une fois, moins de couvert végétal rime avec augmentation du niveau de bruit provenant de la 116 et de la 30, du train et plus récemment, des avions. Deuxièmement, le trafic dans la ville qui ne cesse d’augmenter, cela attribuable aux problèmes de congestion de nos grands axes routiers. Les gens tentent désespérément de trouver de nouveaux chemins pour se rendre à leur destination, et ce, en empruntant toutes les petites routes de Saint-Bruno. Troisièmement, la beauté du paysage qui semble maintenant malheureusement une option superflue. Je ne connais personne pour qui le développement sur le bord de la 116 Sud est un modèle de beauté.
Quand on pense que plusieurs secteurs boisés sont encore appelés à disparaître, puisque maintenant zonés résidentiels, j’ai vraiment peur de ce que Saint-Bruno aura l’air d’ici 10 ans. Ces milieux naturels voués à la destruction sont les terres agricoles à côté du garage Niquet, où plus de 1 600 condos sont prévus, les 39 hectares de milieux humides sud 116, le verger des Pères Trinitaires sur le rang des 20, l’immense terrain derrière le Pensionnat des Sacrés-Coeurs, la forêt de six hectares des Hirondelles, la bande de terrain derrière le Saint-Hubert jusqu’à Beaumont, le terrain actuel de Botanix, et j’en passe. Bref, tous les secteurs encore vierges qui ne sont pas propriété des gouvernements provincial ou fédéral sont appelés à disparaître si les citoyens ne se mobilisent pas pour lutter contre ce fait.
Il faut dire que Saint-Bruno a une longue réputation d’implication citoyenne pour la cause environnementale. Ce sont des citoyens montarvillois qui ont permis la création du parc de conservation du Mont-Saint-Bruno. Ce sont encore d’autres citoyens de Saint-Bruno qui ont fondé Nature-Action Québec, qui a entre autres permis la revégétalisation du ruisseau du village. Ces citoyens ont été et sont toujours les meilleurs gardiens de notre environnement.
Récemment, ces citoyens ont pris le temps d’assister en grand nombre (plus de 250) à la consultation publique sur le Plan de conservation des milieux naturels de Saint-Bruno et surtout de produire près d’une cinquantaine de mémoires. Quand on pense que ces mémoires ont pris du temps et l’énergie de nombreuses personnes, le plus élémentaire respect serait au moins de les écouter et d’en tenir compte. Les deux commissaires indépendants, à travers leurs 32 recommandations, ont fortement conseillé à la Ville de refaire ses devoirs et surtout de faire preuve de concertation, ce qui a aussitôt été rejeté par elle.
Il faudrait vraiment que tout un chacun puisse au moins une fois venir assister au conseil municipal pour voir et entendre comment les citoyens ordinaires se font répondre par ses membres.
Je vous invite donc en grand nombre le 22 août prochain, à 18 h, devant l’hôtel de ville afin de revendiquer votre droit de parole et d’écoute, et surtout, manifester votre intérêt à préserver un Saint-Bruno où il fera bon vivre dans 10 ans.
Catherine Mondor
Résidante de Saint-Bruno