Refus global

C’est quelque chose comme un grand peuple que l’on a pris en otage. Une société qui, après des siècles de développement, s’est réfugiée dans un profond sommeil depuis quelques années. Une province ou l’ambition du succès a été délaissée pour le carré rouge du socialisme, où la passion de la réussite se mesure dorénavant au blocage d’un gouvernement trop lâche pour résister aux groupes de pression.

C’est quelque chose comme un palais de justice où l’on a acclamé des voyous prêts à saboter le métro pour bloquer ceux qui les font vivre. C’est la terre de Champlain, de Bourgeoys, de La Fontaine, de Lesage, de ceux qui ont vécu pour construire un idéal maintenant renié. C’est la demeure d’anciens héros qui étaient trop occupés à bâtir le Québec pour faire la grève.

C’est quelque chose comme un territoire épargné par la crise économique, là où les yeux myopes des enfants gâtés ne voient pas l’horizon incertain qui touche presque tous les pays du monde. C’est une mentalité qui vise à recevoir toujours plus sans jamais en donner. C’est le règne de l’égo et de la solidarité à sens unique.

C’est quelque chose que je n’accepterai plus. C’est mon refus global.

Nicolas Godin,

Saint-Bruno-de-Montarville