Questions pertinentes à M. Legault (et Sirois)
Chers[1] M. Sirois et M. Legault,
J’ai une petite question pour vous : pourquoi copiez-vous la position de Charest en refusant tout moratoire sur les gaz de schiste?
Oui, je sais qu’à Tout le Monde en Parle, Legault a bien dit que la technologie n’était pas prête pour une exploitation sécuritaire… « peut-être dans 5 ou 10 ans ». Mais, il a réussi à ne jamais promettre de moratoire. Pourtant, si on est sûr de ne pas en vouloir avant au moins cinq ans, pourquoi ne pas promettre un moratoire pour le premier mandat? Si c’est possible pour la souveraineté et toute discussion constitutionnelle, pourquoi pas pour les gaz de schiste?
Pire! Nous savons que l’organisateur et grand financier de votre duo (Charles Sirois) s’est depuis longtemps prononcé en faveur de cette industrie[2]. Tandis que l’agent de relations publiques de votre duo (Legault) ne s’est prononcé qu’une fois sur un moratoire, et il y a peu de temps (le 21 septembre dernier), devant une chambre de commerce[3] pour nous dire, par gens d’affaires interposés, qu’on avait tort de demander un moratoire, même temporaire, et qu’il « fallait arrêter d’être dogmatiques » [4].
Votre position ressemble donc étrangement à celle de Charest, qui a multiplié à la fin les déclarations « environnementalistes », mais qui laisse l’exploration se continuer sous le couvert d’une pseudo « Étude environnementale stratégique ».
Ou même celle, beaucoup plus ferme encore que la vôtre, de l’industrie elle-même, par la voix de son avocat-lobbyiste, Lucide Bouchard (ancien mentor de Legault) : « L’exploitation des gaz de schiste se fera dans le respect de l’environnement ou il n’y en aura pas d’exploitation ». Tout en s’opposant à tout moratoire.
La seule raison qui fait que le dossier tourne au ralenti, c’est à cause de la surexploitation aux États-Unis qui a fait dégringoler le prix du gaz naturel, rendant peu intéressants des investissements dans de nouveaux projets… pour l’instant. Il suffirait d’une brusque flambée du prix du gaz pour que les puits se multiplient à la grandeur du Québec.
C’est pourquoi un moratoire est une nécessité vitale. Je retiens donc que du côté des partisans du moratoire, on retrouve Québec Solidaire et le PQ.
Du côté des opposants au moratoire, le PLQ et la CAQ.
Pierre Lagassé,
Saint-Basile-le-Grand
[1] Je dis « cher » parce que vos propositions d’inspiration managériale (réformes de « structures », programmes d’évaluation de « rendement ») vont nous coûter cher en augmentation de bureaucratie
[2] http://argent.canoe.ca/lca/affaires/quebec/archives/2011/01/20110121-151913.html
[3] la Chambre de commerce et d’industrie du Coeur-du-Québec Bécancour Nicolet-Yamaska
[4] http://actualites.ca.msn.com/chroniques/fran%C3%A7ois-donne-%C2%AB-le-go-%C2%BB-au-gaz-de-schiste-et-au-nucl%C3%A9aire