Les intérêts d’un parti avant ceux des citoyens
Au conseil municipal de Saint-Bruno, le 12 décembre dernier, le conseiller Michel Lamarre a résumé l’attitude du parti de l’Alliance municipale envers les Montarvillois en déclarant : « Nous, on a pris une décision d’équipe. On n’a pas la même vision des choses, pourquoi j’irais vous défendre? » Ce fut la réponse que le conseiller du district 6, où se trouve le boisé des Hirondelles, a faite en plein conseil municipal à une concitoyenne de son propre district qui voulait que son conseiller se fasse l’écho des citoyens qu’il est censé représenter plutôt que les intérêts d’un promoteur qui n’habite même pas dans notre ville.
En continuant de prétendre que le projet « La Futaie » du sénateur libéral Paul J. Massicotte sera une bonne chose pour Saint-Bruno, l’équipe du maire Benjamin est de plus en plus déconnectée des citoyens, économistes et organismes environnementaux. Le fait d’ailleurs que le maire ait rejeté les principales conclusions de sa propre commission de consultation sur les milieux naturels et qu’il refuse d’entrer en concertation avec les organismes et les citoyens afin de trouver une solution gagnant-gagnant pour sauver la forêt des Hirondelles en dit long sur sa façon unilatérale de gouverner cette ville.
Notre maire a levé le nez sur une pétition de 2 500 citoyens contre ce projet immobilier. Il a dénigré les scientifiques qui s’inquiètent de la destruction d’un milieu où l’on compte plusieurs espèces rares. Il reste indifférent aux appels de deux médecins spécialistes sur les dangers du dynamitage. Il ne se gêne pas pour utiliser la force policière quand les questions des citoyens deviennent trop pressantes. Je n’invente rien, tous les citoyens qui assistent aux séances du conseil peuvent en témoigner. Cela démontre une fracture de plus en plus profonde entre lui et les citoyens.
Que la Fondation David-Suzuki, la Coalition verte de Montréal, les Partenaires du Parc écologique de l’Archipel de Montréal, l’écosociologue Laure Waridel, le comité de concertation du bassin versant du Richelieu, et combien d’autres, s’opposent au projet du sénateur, cela n’émeut pas le moins du monde l’équipe Benjamin.
Tout ce que ces gens trouvent à dire, c’est d’accuser les opposants de souffrir du syndrome «pas dans ma cour». Cette expression, de l’anglais « not-in-my-backyard », a été inventée aux États-Unis par des relationnistes à la solde de grandes corporations qui cherchaient justement une formule-choc pour dénigrer des citoyens qui s’opposaient à de gros projets industriels polluants près des quartiers résidentiels.
L’Alliance municipale a encore la possibilité de placer le bien commun des citoyens avant les intérêts des promoteurs. Ses membres savent qu’il existe des solutions peu coûteuses pour la ville afin de conserver les milieux naturels restants de Saint-Bruno.
Martin Guevremont,
un Montarvillois qui a envie de léguer une Terre habitable et belle aux générations futures