Le Boisé des Hirondelles contemplé depuis le balcon
Mon opinion partagée dans ces pages le 23 août dernier soulevait un questionnement quant aux raisons réelles de l’opposition au développement du Boisé des Hirondelles et avisait de ne pas utiliser des fonds publics pour résoudre l’impasse. Par-dessus tout, l’article appelait à un débat édifiant, respectueux et exempt de démagogie. Trop souvent, hélas, la cause environnementale est utilisée à toutes les sauces et devient la vertu par laquelle passent plusieurs doléances où tout est permis, comme écrire dans les journaux municipaux que Saint-Bruno est un Brossard en devenir ou que tous ceux qui ne partagent pas notre opinion sont stupides ou cupides (on aura tout vu!). Faisant fi de ces errements, les lignes qui suivent précisent mon opinion quant au Boisé des Hirondelles.
En matière de protection de l’environnement, nous savons tous qu’il existe plusieurs mesures possibles. Il y a d’abord celles pouvant être adoptées par les individus et celles devant être prises par les instances collectives au nom de l’intérêt public. Dans la première catégorie, on compte bien sûr la revue de nos habitudes de consommation. Ainsi, on pourrait remplacer notre course effrénée pour les plaisirs instantanés (p.ex. la consommation à outrance visant à combler des besoins éphémères, souvent non essentiels) par un parcours plus dosé vers le bonheur.
Toutefois, en matière de développement, lequel est nécessaire à la vitalité des collectivités et au maintien des services qu’on y livre, l’intérêt public doit primer, tout en se souciant de l’environnement. Les décisions qui touchent le développement doivent être prises dans une perspective d’équilibre régional. C’est ainsi qu’en faisant abstraction de nos préférences immédiates et individuelles, on peut reconnaître que la densification urbaine est moins nocive pour l’environnement que l’étalement.
Je ne connais aucun développement qui ne heurte pas les gens qui en sont voisins. C’est bien normal, car ce développement risque de leur fait perdre le beau pâturage ou le joli boisé qu’ils contemplent depuis leur balcon. La lutte que mènent certains résidants du Sommet Trinité pour maintenir le caractère bucolique de leur quartier et leur confort individuel mérite d’être menée, mais elle leur appartient. Dès lors, évitons de mêler visées environnementales avec le désir de préserver l’accès au boisé depuis la cour arrière. Par-dessus tout, évitons l’utilisation de deniers publics pour résoudre l’impasse. Mes taxes, et les vôtres j’en suis convaincu, ont d’autres choses à financer. Il me semble qu’un rachat d’une partie du terrain par les principaux intéressés serait envisageable.
Stéphane Corbin, Saint-Bruno-de-Montarville