Le Boisé des Hirondelles à Saint-Bruno-de-Montarville
(une lettre au ministre Pierre Arcand)
Monsieur le Ministre,
Nous sommes deux Montarvillois préoccupés par la disparition du Boisé des Hirondelles, adjacent au Parc national du Mont Saint-Bruno. Ce boisé présente la même biodiversité que celle du parc national et, à notre avis, ne doit pas être détruit pour du béton, de la brique et de l’asphalte. Il renferme des espèces rares et menacées.
Vous avez déclaré, Monsieur le Ministre, que la question du boisé en était une relevant exclusivement de la municipalité de Saint-Bruno-de-Montarville. Désolés de vous contredire, mais cette question du boisé est d’ordre national.
Comme vous le savez certainement, le parc est utilisé par plus de 800 000 personnes chaque année. Ce nombre ira en augmentant à mesure que la population croîtra dans la région métropolitaine de Montréal. Rendez-vous sur place les fins de semaine et vous constaterez par vous-même l’achalandage. Nous fréquentons le parc et nous constatons une fatigue de sa végétation attribuable à cette grande utilisation. Nous croyons qu’ajouter le Boisé des Hirondelles au parc national, afin d’en augmenter sa superficie, se veut une réponse à un développement durable réel.
En agrandissant ce parc de conservation, vous ajoutez une capacité supplémentaire pour que l’écosystème du parc garde sa qualité actuelle. On ne peut pas augmenter continuellement la population du Grand Montréal sans augmenter en proportion les espaces verts qui doivent aller de pair. Tout le monde sait que les forêts montérégiennes fondent comme peau de chagrin, alors ayons la lucidité, comme peuple et comme gouvernements, de poser une action responsable pour notre santé collective.
Comme vous l’avez fait pour l’île Charron, il faut, dans un premier temps, décréter une réserve sur ce boisé pour éventuellement négocier avec le propriétaire afin de le préserver à court terme d’un développement sans retour. Nous sommes à la croisée des chemins et l’opportunité d’acquérir ce boisé ne se représentera pas.
Nous gardons espoir, Monsieur le Ministre, que vous opterez pour le gros bon sens dans la mission que vous avez comme ministre de l’Environnement de protéger ce qui doit être protégé.
Les Montarvillois et les citoyens du Grand Montréal, soucieux d’assurer la pérennité de la qualité de leur air, de leur sol et de leur eau, vous en seront reconnaissants.
Micheline Gagnon,
Jean-Claude Bergeron,
Saint-Bruno-de-Montarville