Le Berger blanc – Il est temps d’agir en éthique animale
J’ai été simplement bouleversé par le reportage de l’émission Enquête au sujet de l’entreprise Le Berger blanc. N’étant pas intéressé par les conflits de juridictions ou les bonnes volontés du ministre Corbeil, j’ose offrir ici une piste de suggestions afin de mieux procéder aux manipulations et à l’encadrement des animaux au Québec. Je propose ainsi d’observer comment le milieu scientifique fait face de façon sérieuse et éthique à son utilisation des animaux.
Chaque institution scientifique canadienne qui effectue des recherches animales possède un comité institutionnel de protection des animaux (CIPA), dont le fonctionnement est géré selon les normes du Conseil canadien de protection des animaux (CCPA – www.ccac.ca). Créé en 1968, le CCPA a comme mission d’encadrer l’utilisation éthique des animaux en science, et ce, dans tous les domaines incluant la certification des établissements, l’éducation et la formation du personnel ainsi que la mise à jour de statistiques et rapports scientifiques d’intérêt.
Sur le terrain, l’influence du CCPA est omniprésente. Chaque groupe de recherche doit agir de façon rigoureuse et faire approuver par le CIPA toute procédure de recherche animale ainsi que chaque modification, sans quoi de sévères peines risquent d’être appliquées (en général, le refus du protocole ou son annulation). Aussi, le CIPA assure la transparence de toute action effectuée sur les animaux grâce à un comité de surveillance permanent. Ce comité, chapeauté par un vétérinaire et incluant en général plusieurs scientifiques et représentants de la collectivité, a un pouvoir absolu sur toute décision concernant les animaux, ce qui inclut les méthodes d’euthanasie sélectionnées ainsi que l’établissement de points limites visant à éliminer toute souffrance inutile.
Ainsi, le milieu scientifique canadien, guidé par des normes éthiques rigoureuses et sous supervision constante du public, a su établir des normes nationales sévères que tous respectent. En comprenant que la problématique des animaux errants ne soit pas de son ressort, il m’apparaît évident que ce système, en place depuis une quarantaine d’années et géré par de brillants scientifiques canadiens, peut possiblement servir de guide de référence pour une révision des conditions actuelles. Bien sûr, il est certain qu’il n’existera jamais de système parfait à un problème complexe dont les sources sont nombreuses, mais je crois que chaque petit geste qui améliore notre façon de voir nos amis les animaux ne pourra que faire de nous de meilleurs individus.
Sincèrement,
Nicolas Godin, Ph. D.,
Saint-Bruno-de-Montarville