Faut pas se tromper de siècle…

(en réponse à Ce n’était pas il y a cent ans, paru en page 24 des Versants du 14 septembre)

N’ayez crainte, Monsieur Bergeron, l’administration de Saint-Bruno-de-Montarville est soucieuse de refléter les préoccupations citoyennes. Mais pas n’importe comment et n’importe lesquelles. Ce que vous dites comprendre de ma position sur la vaste et complexe question du bruit en milieu urbain ne correspond en rien à ce que j’ai écrit. J’ai déploré la nostalgie de certains qui les conduit à déformer la réalité et j’ai invité certains de nos concitoyens à prendre les moyens pour atténuer le bruit qu’ils causent et respecter ainsi davantage leurs voisins. Je n’ai jamais écrit que « le bruit, c’est trop compliqué » et que « chacun se discipline et endure ». Vous avez le don, vous et certains de vos compères, de vicier les propos que mes collègues et moi-même tenons.

Notre administration a effectué un sondage sur le bruit et même si le sondage fut mené en février 2011, cela ne constitue pas, comme vous l’affirmez, une insulte à l’intelligence et au bon sens.

La preuve en est que le bruit causé par les avions constitue, selon les répondants au sondage, la seconde source d’inquiétude et d’insatisfaction. Nos concitoyens, même consultés en hiver, ont une mémoire et savent très bien ce qui les ennuie. Comme vous le soulignez vous-même, « on ne s’habitue pas au bruit ».

En apposant ma signature sur un document de l’agglomération de Longueuil pour que l’aéroport soit développé, je ne faisais alors qu’aller dans le même sens que ceux et celles qui mènent le combat pour réduire le bruit causé tout particulièrement par les avions des écoles de pilotage. Ces personnes n’avaient pas manqué, en effet, de souligner qu’ils et elles ne remettaient pas en cause l’existence de cet aéroport. Or, pour continuer d’exister, tout organisme a besoin de se développer. Il faut alors savoir proposer des mesures qui permettront d’assurer un développement qui soit acceptable pour l’ensemble des citoyens.

Loin de moi l’idée de réclamer la venue de compagnies, en les invitant à faire tout le bruit qu’elles veulent. Quant aux écoles de pilotage, elles sont là pour rester. D’ailleurs, les recours pris devant les tribunaux par ces écoles et les résultats de ces recours nous invitent à trouver des solutions qui permettent leur fonctionnement dans le respect des préoccupations de nos concitoyens. Il n’est pas dans notre intention de suivre votre avis et d’inviter les écoles de pilotage à déménager. J’ai plutôt l’intention de déposer un mémoire qui énonce clairement les conclusions que nous dégageons du sondage que nous avons mené et les réflexions que les commentaires de nos concitoyens ont suscitées chez nous.

Je suis arrivé à Saint-Bruno-de-Montarville quelques années avant vous et déjà, cette ville n’était pas qu’un milieu champêtre et on pouvait y entendre autre chose que le silence. Un tel silence n’existait pas au début de l’an 2000, mais bien au début du siècle précédent.

Le maire,

Claude Benjamin

Le 14 septembre 2011