Des voleurs d’électricité épinglés

Saint-Bruno-de-Montarville

Une enquête de l’escouade Intégrité et protection des revenus d’Hydro-Québec a permis de démanteler un réseau de vol d’électricité dont le total de la fraude s’élève à 300 000 $. La tête du réseau a été arrêtée lundi à Saint-Bruno-de-Montarville en compagnie de sa fille, considérée comme une complice dans l’affaire.

Le chef d’orchestre de cette organisation, Mario Brousseau, a été arrêté à son domicile de la rue Giffard par le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) lundi dernier.

Son fils, Simon Brousseau-Ouellette, considéré aussi comme une tête dirigeante du réseau, et sa fille, Caroline Brousseau-Trudel, une complice dans la fraude, ont été accusés. Deux autres complices, Nancy Arsenault ainsi que Daniel Soudan, ont également été arrêtés par les policiers.

« En tout, ils font face à 20 chefs d’accusation pour vol d’identités, complot et fraude. Pour la fraude, ils pourraient risquer jusqu’à 14 ans de prison », mentionne le chargé d’équipe – relations avec les médias à la Direction médias et relations externes chez Hydro-Québec, Louis-Olivier Batty.

Le Montarvillois Mario Brousseau était connu des policiers pour avoir transformé des immeubles dont il était propriétaire en piqueries et en bordels à Montréal. « M. Brousseau était très connu de la police. Il tournait autour du milieu criminel pour des piqueries dans Hochelaga », souligne Louis-Olivier Batty.

« Ils font face à 20 chefs d’accusation pour vol d’identités, complot et fraude. » – Louis-Olivier Batty

L’enquête d’Hydro-Québec

Ce sont les agents du SPAL et du SPVM qui ont procédé aux arrestations, mais l’enquête a été menée par une équipe spécialisée chez Hydro-Québec. « Nous avons procédé aux arrestations pour ce vol d’électricité. Par contre, Hydro-Québec en gère les communications; le dossier appartient à leurs enquêteurs qui possèdent certains pouvoirs », nous répond le SPAL.

En entrevue avec Les Versants, Louis-Olivier Batty précise : « Notre enquête s’est amorcée en 2018 pour une fraude qui s’est étalée dans le temps entre 2014 et 2019. Le réseau utilisait des identités volées afin d’ouvrir des comptes chez Hydro-Québec dont les adresses étaient reliées à des immeubles locatifs. »

L’enquête d’Hydro-Québec a permis de découvrir que le stratagème s’étalait à 28 logements et 38 adresses sur les territoires de la Montérégie, de Montréal et de Lanaudière. « Il y avait plusieurs maisons et multiplexes. Il y avait pour 300 000 $ de factures impayées », ajoute Louis-Olivier Batty.

Pour ne pas payer les factures d’électricité pour leurs logements mis en location, les fraudeurs principaux utilisaient les informations personnelles d’autres personnes à leur insu afin de les désigner comme responsables des comptes d’électricité.

Quand on lui demande pourquoi l’enquête a pris deux années, M. Batty évoque l’intérêt de bâtir un dossier solide avant de procéder aux arrestations. « Parfois, plus nous avançons dans l’enquête, et plus nous découvrons que tout est relié. Comme dans tout dossier d’enquête, il fallait s’assurer d’obtenir les preuves nécessaires pour déposer le dossier au DPCP (Directeur des poursuites criminelles et pénales). Nous voulions avoir une preuve solide », note-t-il.

Hydro-Québec possède une équipe d’une cinquantaine d’employés qui œuvrent dans cette escouade d’Intégrité et protection des revenus. Selon M. Batty, le groupe travaille actuellement sur une dizaine d’autres dossiers d’enquêtes de la sorte. « Nous poursuivons nos efforts dans ces enquêtes contre la fraude par souci d’équité pour nos clients qui paient leurs factures », de déclarer Louis-Olivier Batty.

Le porte-parole d’Hydro-Québec informe que pour signaler une fraude, les citoyens peuvent communiquer avec la société d’État en toute confidentialité en passant par la ligne Ouvrons l’œil, disponible au 1 877 816-1212.