Travaux post-inondations: l’importance de se protéger

Lors d’inondations, l’eau qui envahit les maisons est généralement contaminée. Le refoulement des égouts, le déversement de produits toxiques ou de mazout sont quelques-unes des raisons qui peuvent expliquer cette contamination. Pour la Dre Jocelyne Sauvé, directrice de santé publique de la Montérégie, il est impératif d’éviter le plus possible le contact avec cette eau, afin d’éviter les risques de maladies infectieuses et d’intoxications.

La première préoccupation de la Direction de santé publique de la Montérégie concerne l’eau potable. « L’eau potable des aqueducs municipaux est buvable. Toutefois, il y a des gens qui ont des puits privés. Cette eau doit d’emblée être considérée comme étant contaminée, mentionne la Dre Sauvé. Il faut compter de sept à dix jours, après la fin des inondations, avant que l’on puisse avoir accès aux puits, les faire désinfecter et faire des tests bactériologiques. Ce n’est qu’après avoir obtenu les résultats des tests que les gens pourront recommencer à boire, ou non, l’eau. »

La Dre Sauvé ajoute qu’à la rigueur, si les gens réintègrent leurs demeures et que leur puits est le seul moyen d’avoir de l’eau, ils peuvent toujours faire couler leur robinet et, si l’eau est très claire, ils peuvent alors l’utiliser pour différentes tâches, mais doivent absolument la faire bouillir avant de la boire. « Par contre, si l’eau est moindrement brouillée et a une odeur, il ne faut pas l’utiliser, pour de quelconques tâches ménagères, et l’on doit faire désinfecter le puits. »

Du côté de la Régie intermunicipale de l’eau de la Vallée du Richelieu, Jacques Drouin, directeur général, confirme que l’eau des inondations ne requiert pas de traitement particulier. « Comme il y a eu beaucoup de pluie au cours des dernières semaines, l’eau est très diluée. En ce qui concerne le traitement, on a une qualité d’eau très facile à traiter actuellement », informe-t-il. 

Moyens de protection 101

Dès la semaine prochaine, les municipalités et les résidants touchés par les inondations entameront les travaux de réaménagement des berges et de leurs demeures. La Dre Sauvé est intransigeante à ce sujet : il faut se protéger au maximum pour éviter toutes contaminations et infections causées par le contact avec l’eau souillée et les moisissures! « Il est recommandé de porter un masque chirurgical, des lunettes, des gants, des vêtements longs et des bottes, pour éviter que les yeux et la gorge ne soient en contact avec des éclaboussures d’eau souillée. Il y aurait alors des risques d’infections, informe la Dre Sauvé. En ce qui a trait aux travaux dans les maisons, où de la moisissure se retrouve, il est conseillé d’utiliser les meilleurs masques qui se trouvent sur le marché (M95) parce qu’ils sont beaucoup plus étanches. »

Effets néfastes de contamination

Une autre des préoccupations de la Dre Sauvé, ce sont les accidents; il faut être très prudent dans les manipulations de débris pour ne pas se blesser et s’ouvrir des plaies. « Le CSSS continue d’offrir gratuitement le vaccin contre le tétanos, qui pourrait s’infiltrer dans le système sanguin par une plaie perforante, profonde et souillée par l’eau contaminée. »

Les effets néfastes auxquels s’exposent les gens en cas de contact sont : la gastroentérite, une irritation de la peau et de muqueuses, des maux de tête, des irritations au niveau des yeux, du nez, de la gorge, voire une crise d’asthme pour ceux qui sont allergiques à certains types de moisissures.

Les sites Internet de la Direction de santé publique de la Montérégie, du ministère de la Sécurité publique du Québec et d’Urgence Québec, entre autres, comptent de multiples informations quant aux précautions à prendre pour la santé, la sécurité et l’utilisation de l’eau potable, la désinfection des puits et des maisons, le refoulement des eaux d’égout, le port du masque, etc.