Saint-Bruno:un fonds de 550 000$ destiné à récupérer des terres humides?
Le maire de Saint-Bruno, Claude Benjamin, n’exclut pas la possibilité de se servir d’une partie ou du montant total du fonds de 550 000 $ pour acheter des terrains situés dans les zones humides.
Un texte de Saïd Mahrady
L’éventualité d’une telle acquisition dépendra, dit le maire, de l’issue des négociations qu’aura la Ville avec les promoteurs. En d’autres mots, la Ville pourrait consentir à ce qu’un « petit milieu humide qui n’a aucune pérennité » serve à des projets de développement, à condition qu’il soit compensé ailleurs, là où il y a des milieux durables.
« Au sud de la 116, il y a une vaste zone humide. Est-ce qu’elle sera appliquée à cela? Probablement, en partie ou en totalité, je ne le sais pas », mentionne le premier magistrat. Du même souffle, il ajoute ne pas être intéressé par les « petites zones humides ».
Le fonds de 550 000 $ provient de l’entente conclue entre Saint-Bruno et le gouvernement du Québec, et s’inscrit dans la foulée de l’annonce par Québec de l’agrandissement du parc national du Mont-Saint-Bruno. En 1993, la Ville devait céder les propriétés qui sont à la limite ou près du parc ainsi que les accès et les bandes riveraines du lac. Un premier montant de 250 000 $ a alors été versé par le gouvernement. L’autre versement de 250 000 $ devrait être consenti lors de la signature de l’acte final. La balance de 50 000 $ a été récupérée par la cession au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec de la tourbière située le long du rang des 25. La gestion et l’aménagement de la tourbière seront réalisés par la Sépaq. Une fois le travail complété, le lieu sera accessible au public, informe le maire.
Le 27 juillet dernier, le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Pierre Arcand, et la ministre du Tourisme et ministre responsable de la région de la Montérégie, Nicole Ménard, se sont arrêtés à Saint-Bruno pour annoncer l’agrandissement. La superficie du parc va donc augmenter de 52 %, passant de 578 à 884 hectares.
Dans le communiqué émis le 27 juillet par le ministère du Développement durable, on précise qu’en plus des propriétés appartenant à la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, des terrains acquis du ministère de la Défense nationale et du ministère de l’Agriculture ont contribué à l’agrandissement du parc. Le coût total du rachat s’élève à 1 220 000 $.
« Cet agrandissement aura pour effet immédiat de faciliter la gestion du parc, d’assurer plus efficacement la protection de son patrimoine naturel, d’alléger les pressions périphériques sur celui-ci et d’enrichir l’expérience des visiteurs. Son zonage, établi lors de sa création en 1985, sera actualisé de manière à améliorer la protection de ses différentes composantes naturelles. Ainsi, la majeure partie de la plus grande tourbière de la Montérégie sera protégée, ainsi que des écosystèmes forestiers rares, exceptionnels ou uniques au Québec, où vivent des espèces fauniques et floristiques rares ou susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables », peut-on lire dans le document.