Saint-Bruno : la Sépaq abat 191 cerfs dans le parc national du Mont-Saint-Bruno

La Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) a abattu 191 cerfs de Virginie dans le parc national du Mont-Saint-Bruno. L’opération est terminée.  

« L’opération de protection des milieux naturels menée dans les parcs nationaux du Mont-Saint-Bruno et des Îles-de-Boucherville est terminée. L’opération a été un succès à nouveau cette année. Elle s’est déroulée avec efficacité et professionnalisme », confirme au journal Les Versants le porte-parole de la Sépaq, Simon Boivin, lundi après-midi.

L’intervention a permis de récolter 287 bêtes en tout, dont 191 chevreuils dans la montagne à Saint-Bruno-de-Montarville. Pour la Sépaq, l’objectif de récolte autorisé par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a été atteint. 

L’année dernière, environ à pareille date, la Sépaq éliminait 80 cerfs sur le territoire montarvillois avec sa première intervention. 

Rappelons que l’ensemble de la venaison récoltée sera remis au programme Chasseurs généreux de la Fédération québécoise des chasseurs et des pêcheurs, qui redonne la viande à des banques alimentaires.  

Les prochains inventaires de l’hiver 2024-2025 et les mesures de suivi du milieu naturel permettront d’apprécier les retombées de l’opération menée au cours des derniers jours.  

« Il est prévisible que d’autres opérations soient menées dans ces deux parcs nationaux au cours des années à venir, afin de compenser l’arrivée de nouvelles bêtes d’ailleurs dans la région, par immigration, ainsi que les naissances du printemps », rappelle Simon Boivin.  

Des panneaux pour prévenir

La semaine dernière, le journal avait remarqué des panneaux installés aux différentes entrées du parc national. Ceux-ci indiquaient de quitter « obligatoirement » le parc à 16 h 30.  

« Nous réitérons, d’ici le début des travaux, l’importance pour les gens de respecter les heures de fermeture du parc national et la signalisation en lien avec l’opération », nous répondait alors M. Boivin du côté de la Sépaq. Ce lundi matin, les panneaux ont disparu de toutes les entrées.  

Sécurité

Pour des raisons de sécurité auprès des citoyens, la Sépaq préférait ne pas commenter ce genre de dossier, et ce, tant que la manœuvre n’était pas complétée. « Nous ne souhaitons pas rendre public le moment de l’intervention, notamment pour des raisons de sécurité », insistait M. Boivin. C’est que la Sépaq ne veut pas attirer la curiosité.

La Sépaq a effectué une première intervention pour réduire le cheptel au mont Saint-Bruno il y a plus ou moins un an. C’était en début décembre. Elle avait alors éliminé 80 bêtes.

« Cette année, l’intention est de faire l’opération avant la neige. L’année dernière, il y a eu une tempête la journée de la chasse. Ce qui a entraîné plusieurs autres journées pour compléter le travail », confie une source proche du journal Les Versants. 

Selon elle, la Sépaq attendait la fin de la saison de la chasse afin de mettre en place l’opération. Mercredi dernier, des panneaux ont été installés aux diverses entrées du parc national. C’était le cas à l’entrée principale de la Sépaq, sur le rang des Vingt-Cinq, ainsi qu’au sommet du boulevard Clairevue Est. À 8 h, il y avait aussi de l’action du côté du Sommet-Trinité, à l’entrée donnant sur le boulevard des Hirondelles. Des équipes de la Sépaq s’affairaient à mettre en place un panneau à l’entrée du chemin.      

Opération nécessaire

Le président de la Table d’harmonisation du parc national du Mont-Saint-Bruno, Denis Vézina, soutient quant à lui cette initiative. « C’est une intervention nécessaire pour garder l’intégrité naturelle du parc, rappelle celui qui est aussi conseiller municipal du district 3 à Saint-Basile-le-Grand. Je trouve cette situation préoccupante. »

L’inventaire aérien de 2024 au-dessus de la montagne dénombrait 278 cerfs, soit une diminution de 21,2 % du cheptel par rapport à celui de 2023. La densité actuelle est de 17,4 cerfs/km2. Mais la Sépaq souhaite ramener ce ratio à 

5 cerfs/km2. Ce qui représenterait 44 chevreuils dans les limites du parc.