Le déversement dans le ruisseau Massé confirmé

Il semble qu’il y a bel et bien eu un déversement dans le ruisseau Massé, le 19 mai dernier. Une centaine de poissons sont morts à la suite de cet incident environnemental.

C’est ce que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a confirmé au journal Les Versants, le 14 juin dernier.

Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) a été informé le 23 mai 2022 par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) qu’une centaine de poissons de diverses espèces avaient été retrouvés sans vie dans le ruisseau Massé. « Puisque plusieurs espèces ont été affectées et qu’aucun poisson moribond n’a pu être récolté en vue d’analyses subséquentes, il est suspecté que la cause probable de ces décès puisse être une activité anthropique, comme un déversement. Le dossier a été pris en charge par Urgence-Environnement », répond par courriel la conseillère en communication du MFFP, Émilie Bouchard Labonté.

« Il est suspecté que la cause probable de ces décès puisse être une activité anthropique, comme un déversement. » – Émilie Bouchard Labonté

Une activité anthropique signifie qu’il s’agit d’une activité de nature humaine.

De son côté, la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville affirmait la semaine dernière qu’elle était au courant du décès des poissons du ruisseau Massé ajoutant « attendre le rapport d’Urgence-Environnement ».

Or, le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard, évoquait un « véritable désastre environnemental », ciblant au passage une « station de pompage » à Saint-Bruno-de-Montarville, près de la rue Bouchard. Selon ce qui a été dit au premier magistrat, il y aurait eu « un trop-plein au point de débordement ». Il précise : « Il y a eu un déversement, ça c’est clair. Mais comment ça s’est produit et d’où ça vient? On ne sait pas. Mais ça ne vient pas de chez-nous, ça on le sait. »

Quelques jours plus tard, Saint-Bruno-de-Montarville a fini par trouver l’événement lié à cette « station de pompage », qui n’en est pas une en fait. « L’un des constats est un coulis provenant du tuyau de surverse du déversoir Bouchard. Cette surverse provient de notre réseau d’égouts sanitaires », confirme au journal Les Versants la directrice des Communications de la Ville, Suzanne Le Blanc, après avoir recueillis les informations auprès de la direction des Travaux publics.

« Il n’y a aucun poste de pompage à cet endroit, insiste Mme Le Blanc. Un échantillon d’eau a été pris dans le ruisseau par [le] représentant [d’Urgence Environnement] et nous sommes en attente de ces résultats. C’est le seul événement survenu. »

De son côté, le ministère de l’Environnement répond : « Des échantillons d’eau ont été prélevés au point de rejet [du tuyau de surverse du déversoir Bouchard à Saint-Bruno] afin de déterminer s’il y avait présence d’un contaminant. Le ministère est en attente des résultats d’analyse de l’échantillon prélevé. Il est peu probable que l’on puisse déterminer la cause de mortalité des poissons, notamment considérant que la source est inconnue et qu’aucune nécropsie n’a pu être réalisée. »

Selon le ministère de l’Environnement, les résultats de l’analyse de l’échantillon prélevé peuvent « prendre plusieurs semaines » avant d’être révélés. « Le suivi sera fait en fonction de la Directive sur le traitement des manquements et donc, s’il y a manquement constaté, la première étape sera d’envoyer un avis de non-conformité au responsable du manquement, quel qu’il soit », explique la porte-parole régionale du MELCC, Ghizlane Behdaoui.

Mentionnons enfin que le poste Bouchard est « un poste de surverse (déversoir) en cas de grosse pluie. Un déversoir est un regard conçu pour faire déverser le surplus d’eau en surcharge dans le réseau d’égout lors de très fortes pluies. Cela évite les risques de refoulement dans les sous-sols de résidence et est actuellement autorisé par le gouvernement. Ce déversoir fonctionne bien et est entretenu régulièrement », selon la Municipalité.

Le ruisseau Massé coule dans l’agglomération de Longueuil, ainsi que dans la MRC de la Vallée-du-Richelieu, dans sa portion avale. Ses branches et ruisseaux sillonnent cinq municipalités, soit Longueuil, Boucherville, Saint-Bruno-de-Montarville, Saint-Basile-le-Grand et Carignan. Ce cours d’eau est considéré comme « un corridor à la biodiversité ».