Le Boisé des Hirondelles a du renfort

Les réseaux Coalition Verte et Partenaires du Parc écologique de l’Archipel de Montréal se sont ralliés dernièrement à la cause pour la sauvegarde du Boisé des Hirondelles et dénoncent le geste de la Ville de Saint-Bruno d’aller de l’avant dans le projet de La Futaie, lequel se situera dans ce boisé mature de six hectares, enclavé dans le Parc national du Mont-Saint-Bruno.

« Nous saluons la détermination des citoyens de cette ville qui se battent depuis des années pour empêcher ce saccage, de déclarer David Fletcher, vice-président de la Coalition Verte. Tous les Montréalais doivent se sentir interpellés par ce qui se passe à Saint-Bruno, où l’on menace de dynamiter dans la montagne. N’oublions pas que nous devons aux écologistes montarvillois des années 80 la création du Parc national de conservation du Mont-Saint-Bruno, parc le plus fréquenté au Québec avec ses 800 000 visiteurs par année. »

Pour sa part, le porte-parole des Partenaires du Parc écologique de l’Archipel de Montréal, Tommy Montpetit, dénonce le geste de l’Administration municipale, laquelle s’engage à adhérer au Corridor forestier montérégien tout en permettant la destruction d’une forêt située au cœur de ce corridor. « À ce jour, la Ville de Saint-Bruno ne s’est engagée à conserver l’intégrité des écosystèmes d’aucun des deux seuls boisés viables de la Ville qui font partie de ce corridor et elle a le culot de dire à ses citoyens qu’elle est maintenant prête à adhérer au concept de Corridor forestier montérégien. C’est un leurre, cette histoire. »

Saluant ce mouvement de solidarité qui implique plusieurs milliers d’écologistes de la région métropolitaine, la présidente de l’Action pour l’environnement de Saint-Basile/Saint-Bruno, Caroline Rodrigue, en appelle au ministre de l’Environnement, Pierre Arcand, afin qu’il fasse respecter la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec. « Puisque le maire de Saint-Bruno a clairement indiqué, lors de la séance du conseil municipal du 14 novembre dernier, qu’il ne se sentait pas concerné par la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables, alors que nous avons la preuve de la présence de nombreux sujets couverts par cette loi dans la forêt des Hirondelles, nous rappelons au ministre ses responsabilités de gardien de la Loi sur l’environnement du Québec et son devoir d’exiger une étude de caractérisation scientifique et indépendante avant que la Ville émette un permis de bâtir au sénateur-promoteur Paul J. Massicote », de souligner Mme Rodrigue.

« Peu de gens savent qu’à la limite de cette forêt, le Parc du Mont-Saint-Bruno est en zone de préservation extrême et qu’à quelques mètres de la forêt des Hirondelles se trouve le lac des Atocas, un écosystème boréal tout à fait unique dans tout le Québec méridional, exprime pour sa part Catherine Mondor, du Regroupement des citoyens pour la sauvegarde de la forêt des Hirondelles. Imaginez les risques que le dynamitage, qui sera nécessaire pour construire les résidences de luxe du sénateur, fait courir à l’un des patrimoines naturels les plus rares de la communauté métropolitaine de Montréal. »

La question de la protection du patrimoine naturel a été l’un des enjeux les plus mobilisateurs lors des consultations publiques sur le nouveau Plan d’aménagement et de développement du territoire, de la Communauté métropolitaine de Montréal. « Il est étonnant de constater qu’une ville comme Saint-Bruno, qui est membre de la CMM, fasse fi à la fois de la sensibilité de ses citoyens et de la réalité métropolitaine où la précarité de nos milieux naturels n’est plus à démontrer », d’ajouter David Fletcher.

Marche citoyenne

Une marche citoyenne se tiendra le samedi 10 décembre, à 14 h à la place du Village, à Saint-Bruno, afin de signifier aux élus la volonté de citoyens de sauvegarder la forêt des Hirondelles.  (OW)