Champ de tir: une nouvelle bien accueillie par des organismes locaux
Les différents organismes locaux qui œuvrent pour la préservation du milieu naturel du parc national du Mont-Saint-Bruno reçoivent positivement la promesse électorale du ministre Steven Guilbeault sur la conservation et l’accessibilité de l’ancien champ de tir.
Pour Tanya Handa, directrice scientifique à la Fondation du Mont-Saint-Bruno, « il n’y a rien de nouveau dans ce que le ministre a annoncé lundi. Nous sommes et nous avons toujours été très favorables à la conservation de ce milieu naturel exceptionnel à perpétuité ». Elle précise que la Fondation fait des représentations en ce sens depuis des années.
L’agrandissement de la superficie du milieu naturel protégé ne sera que bénéfique pour les espèces, peu importe l’identité du responsable du territoire au terme des discussions. « Ça augmente les chances de survie des espèces, dont celles menacées. Plus on fragmente un terrain, moins on offre de chances de survie aux espèces. À l’inverse, surtout lorsque le territoire est contigu à une autre zone protégée, comme dans le cas du terrain avec la Défense nationale, on augmente la possibilité aux individus d’une espèce de communiquer et de se reproduire », explique la directrice scientifique. L’agrandissement d’un milieu protégé aide aussi à la résilience des espèces face aux changements climatiques.
La Fondation du Mont-Saint-Bruno s’engage à continuer à faire des représentations pour le respect des usages. « Il faut trouver des solutions pour pratiquer certaines activités, comme le vélo de montagne, dans le respect des espèces dans le but de les protéger », mentionne Mme Handa, pour qui le retour des discussions sur ce dossier, dans le contexte de la campagne électorale, est positif.
L’importance du corridor écologique
Marie-Kim Piché, chargée de projet adjointe responsable du secteur du mont Saint-Bruno chez Nature-Action Québec, est très contente des intentions politiques nommées lors de l’annonce de M. Guilbeault. « C’est extrêmement important de conserver des milieux naturels », mentionne-t-elle, d’autant plus que le site de la Défense nationale comporte certaines particularités intéressantes pour la conservation des espèces.
« Il [le champ de tir] fait partie du corridor écologique. Ça permet aux espèces de migrer et de se déplacer entre les habitats. » Mme Piché explique qu’accroître la connectivité entre les habitats permet de réduire la pression humaine sur les milieux naturels et d’augmenter la résilience des espèces face aux changements climatiques.
Nature-Action Québec œuvre pour la cause de la protection et de la conservation de l’environnement, notamment en accompagnant les entreprises, les citoyens et les municipalités dans l’application de meilleures pratiques environnementales.
« Nous avons toujours eu de belles concertations avec les différents acteurs du mont Saint-Bruno et on peut se douter qu’avec cette annonce, nous allons en avoir aussi dans l’avenir », explique-t-elle.
Peu importe le propriétaire
L’agrandissement des milieux de préservation du site naturel n’est qu’une bonne nouvelle pour Nathalie Rivard, responsable du Service de la conservation et de l’éducation aux parcs nationaux des Îles-de-Boucherville et du Mont-Saint-Bruno. « Peu importe qui devient propriétaire du terrain, on ne peut qu’applaudir cette nouvelle. Nous avons besoin de corridors écologiques, nous devons avoir plus de zones protégées. »
Depuis 40 ans, la Sépaq met des efforts continus sur la protection de la flore et de la faune, notamment pour aider les espèces rares à croître. « Il y a eu plusieurs projets de grande envergure pour, entre autres, limiter la propagation d’espèces envahissantes. On ne peut pas parler d’éradication, c’est très difficile à réaliser. » La Sépaq travaille aussi en collégialité avec différents chercheurs et organismes pour la réintégration et la protection de la rainette faux-grillon dans le parc. « Nous avons mené plusieurs actions pour le contrôle du cerf de Virginie, qui nuit à la régénération et aux nouvelles plantations », mentionne la responsable du Service de la conservation et de l’éducation.
La préservation du terrain de la Défense nationale aidera le parc dans sa mission de conservation. Mme Rivard mentionne que les deux milieux naturels se ressemblent beaucoup et qu’ils font partie du couvert forestier, toujours menacé.