« Protéger l’essentiel »
Le candidat à la mairie de l’Alliance municipale, Joël Boucher, et la conseillère responsable de l’environnement, Thérèse Hudon, livrent leur vision du développement.
1-Si vous deviez obligatoirement réaliser 3 priorités en matière de développement, lesquelles choisiriez-vous et dans quel ordre d’importance?
Joël Boucher : «1-À partir de l’approche de l’Écoparc, attirer les entreprises de haute technologie qui ont des préoccupations environnementales en collaboration avec Développement économique Longueuil (DEL). 2-La densification est incontournable. On prévoit un projet de densification au sud de la route 116 derrière Automobile Niquet. Il n’y aura pas d’édifices en hauteur dans cet endroit. 3-La densification se fera aussi au centre-ville.»
2-Vous avez pris l’engagement de consulter la population à propos du développement de la place du Village sur les plans économique, social et culturel. Quel type de plan particulier d’urbanisme proposez-vous et comment allez-vous vous assurer d’avoir un large consensus?
JB : «Il y aura une consultation pour un plan particulier en urbanisme (PPU) de la place du Village. Natrel est le plus gros morceau susceptible de partir. C’est dans leur plan. Le PPU dépend en partie de leur départ, mais pas seulement, c’est pour l’ensemble du centre-ville. On devrait voir le genre de mixité d’habitations, de la circulation piétonne, cycliste et automobile ; peut-être la venue de nouveaux commerces et une nouvelle réglementation.»
Thérèse Hudon : «Il y a une obligation de densification autour des axes de transport collectif. On essaie de faire valoir que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) tienne en compte la densité d’emploi. Autour de ça, il va y avoir une mixité commerciale, industrielle, possiblement résidentielle. À côté du stationnement incitatif situé proche du boulevard Seigneurial, il y a aussi obligation de densifier. Les nouveaux développements devraient avoir 30 logements par hectare.»
3-En matière de développement résidentiel, allez-vous permettre des immeubles qui peuvent avoir jusqu’à 10 étages?
TH : «Jamais! Le plus haut, c’est 4 étages. Il ne faut pas regarder la densification en termes de nombre d’étages, mais en termes de type d’occupation au sol.»
JB : «La réglementation actuelle est de 2 étages. Il fallait une dérogation pour construire le Manoir.»
TH : «Des édifices en hauteur seront peut-être construits à l’extrémité des Promenades. Au sud de la 116, on parle d’écoquartier, d’empreinte au sol moins importante, de maisons moins grandes, de potager collectif, d’absence de grande cour, mais d’espace public partagé. Peut-être des résidences qui ont 2 étages, avec une efficacité énergétique et un partage de services communs.»
JB : «Des minimilieux de vies dans d’autres milieux de vie pour éviter les villes-dortoirs.»
4-L’Alliance municipale s’est engagée à protéger les 51 % du territoire où se trouvent des milieux naturels ainsi qu’à valoriser ces milieux humides. Quelle est l’importance des 49 % qui restent ? Est-ce à dire que vous n’êtes pas capables de sauvegarder ces 49 %?
TH : «Le 31 % du territoire protégé comprendles boisés, les milieux humides, le parc Mont-Saint-Bruno, auxquels il faut ajouter 20 % de territoire agricole que nous nous engageons à protéger. En tout, c’est 51 %.(NDLR : Une future administration Boucher ne prendra pas en compte les petits milieux humides).Il faut protéger des milieux humides de qualité d’intérêt scientifique qui ont une chance de survie. On s’attend à 320 000 nouveaux ménages dans la région métropolitaine, selon l’Institut démographique du Québec. Il y a pression sur le milieu, mais ont doit poser des actions et assurer des budgets qui suivent.»
5-Vous vous êtes engagés aussi à structurer les services de la ville afin que les gens d’affaires soient servis comme des partenaires du développement économique, social, culturel et environnemental. Qu’allez-vous faire concrètement?
JB : «On va créer un guichet unique où les commerçants et les industries pourraient compter sur un employé de la Ville dédié principalement à eux, peu importe l’objet de leur demande. C’est un changement.»
6-Vous entendez accroître la promotion auprès d’investisseurs potentiels. Avez-vous des exemples d’entreprises susceptibles de venir à Saint-Bruno? Était-ce une erreur de refuser Jean-Coutu?
JB : «Je suis content qu’on en parle. Ça ne pouvait pas être une erreur. Le terrain à Varennes est trois fois plus gros que celui de Saint-Bruno. Juste ça, ça clôt le dossier. Mais à l’époque, on n’avait pas cet élément. Les orientations de l’Écoparc ne coïncident pas avec ce projet, car on pourrait s’attendre à des problèmes de circulation d’environ 200 camions. Si Jean-Coutu occupait 80 % des terrains disponibles, l’apport financier ne serait que de 2 millions de dollars par an. Si l’on attend patiemment les entreprises qui répondent à nos critères, c’est 6 millions par an que l’Écoparc va générer. On a une vision à long terme et certains nous le reprochent. M. Coutu a dit que le terrain à Saint-Bruno n’était pas assez grand. Il a trouvé presque 3 fois la superficie à Varennes.»
TH : «On est en ligne avec les visions du schéma d’aménagement de l’agglomération vu qu’il reste très peu de terrains industriels de qualité. L’agglomération ne veut plus d’entrepôt. On cherche à développer des emplois de qualité pour que les gens de l’agglomération n’aient pas à s’expatrier à l’extérieur et ainsi mettre de la pression sur le transport. On veut une communauté autosuffisante. Bombardier a demandé des options sur des terrains. À l’époque, quand j’étais avec le maire Dulude, on a empêché les entrepôts de Rona. Et pourtant, ils sont ici.»
7-Saint-Bruno compte 26 429 de population. Jusqu’à quel niveau pourra-t-elle augmenter?
TH : «On ne calcule pas de cette façon. La concordance est obligatoire avec le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD). Il faut repenser le développement et voir l’impact qu’il aura sur nos infrastructures et sur les autres services en matière de transport, d’éducation, de santé, de loisir, etc. C’est un travail de stratégie, mais il faut un financement. Là, on est seulement dans le cadre d’aménagement.»
8-Comment allez-vous concilier le dilemme du développement et la protection de l’environnement?
JB : «Ce n’est pas un dilemme, c’est une valeur, mais il faut une approche équilibrée de la protection de l’environnement qui consiste à protéger l’essentiel. Protéger l’essentiel ne veut pas dire tout protéger. Il faut un développement structuré semblable à l’approche qui a façonné Saint-Bruno dans les 50 dernières années. On a protégé énormément. Les administrations précédentes ont cherché du financement pour garder les aînés chez nous, contribuant ainsi au maintien à domicile de ces derniers en plus d’assurer un avis d’imposition acceptable en bas de l’inflation. Pour ce faire, il faut chercher d’autres revenus. Sur le plan environnemental, Saint-Bruno ne vit pas dans une bulle. L’étalement va continuer.»
10-Avez-vous chiffré le montant global de vos engagements?
JB : «Le principal critère est quand je reçois l’avis d’imposition. Il sera augmenté de combien? Je ne veux pas voir ça en termes d’augmentation de pourcentage de croissance des dépenses. Tout s’inscrit dans le programme triennal d’immobilisation. Les réalisations se feront par étape et plusieurs ne nécessitent pas de coût.» (NDLR : L’Alliance ne chiffre pas ses engagements, excepté l’ajout de jeux d’eau à la pataugeoire du parc Rabastalière (250 000 $) et la réfection de la piste d’athlétisme (500 000 $) dans le même parc.)