Des projets de développement rentable

Pierre Filion, ex-conseiller à Saint-Bruno, aujourd’hui candidat indépendant à la mairie, préconise des projets de développement rentable pour Saint-Bruno. Voici, détaillée, l’entrevue de l’aspirant maire qui était accompagné de son porte-parole, Marc Turgeon.

-Si vous deviez obligatoirement réaliser trois priorités en matière de développement, lesquelles choisiriez-vous et dans quel ordre d’importance?

PF : «1- La première va au parc industriel, c’est le futur de Saint-Bruno. 2-Il faut réviser la taxation et l’endettement. Est-ce qu’on est encore compétitif? Notre taux est trop élevé par rapport à nos voisins. Par rapport à Boucherville, Saint-Bruno était 10 % de mieux en 2005. Aujourd’hui, il est 15 % de plus. 3- Une révision à faire de la taxe affaires après une étude complète. À cette fin, l’agglomération et DEL ont un rôle à jouer, mais doivent aussi tenir compte de nos demandes particulières.

-Vous avez pris l’engagement de consulter la population afin de réaliser un plan d’action muni d’une vision pour l’avenir de Saint-Bruno. En matière de développement, qu’allez-vous concrètement lui proposer?

PF : «À la suite des consultations avec les citoyens, on va établir une stratégie de développement. Du point de vue résidentiel, chaque projet doit être rentable pour la ville, sinon pas d’acceptation. On fera appel aussi aux citoyens pour déterminer dans quel sens on projette le développement commercial et industriel.»

Marc Turgeon : «Si l’on parle à court et à moyen terme, tout dépend de quantité de population et de type de construction. Il faut une consultation et des critères à respecter ou à modifier. Il faut que le plan soit acceptable financièrement, et également sur le plan environnemental. C’est le résultat de la qualité de vie qui nous préoccupe. Ce travail est révisé continuellement.»

Auriez-vous accepté la venue de Jean-Coutu?

PF : «Très bonne question. Ça, c’est du passé. Je travaille pour le futur. Il y a d’autres entreprises à aller chercher. Ça va être dossier par dossier.»

-Comment allez-vous vous assurer d’avoir un large consensus?

PF : «Je me présente à titre indépendant. Pas d’attache ni couleur politique. Je me sens libre de consulter chaque élu, peu importe son allégeance. Chacun va apporter son idée et on arrivera à un consensus à la suite des consultations avec les citoyens.»

MT : «Il faut maximiser les connaissances et les compétences de tout le monde. Si l’élu est indépendant, il devra être actif dans son quartier et consulter les citoyens sur les dossiers amenés par l’administration. À partir de là, j’insiste sur la participation active. Tout ce processus n’est pas statistique, mais dynamique, un peu comme dans une entreprise qui révise ses plans continuellement en fonction des contextes juridique, économique, et gouvernemental.»

-En matière de densification, irez-vous jusqu’à permettre des immeubles de 10 étages et plus?

PF : -«De 5 étages au maximum. Est-ce qu’il y a des secteurs où on va les permettre? Le secteur des Promenades n’a pas été développé. Il y a eu une étude de circulation où l’on a recensé 7 à 8 millions de véhicules qui passent par là. On pense à des hôtels ou des immeubles de bureaux. C’est une des avenues pour le futur.»

-Saint-Bruno compte 26 429 de population. Jusqu’à quel niveau pourra-t-elle augmenter?

PF : «Le niveau de 30 000 serait pensable, mais ça reste de la spéculation.»

MT : «En matière de densification,c’est un secret de Polichinelle que les gens vont se battre pour les meilleurs territoires. Le grand défi pour le futur est de voir jusqu’où l’on va être capable de conserver, ou imposer ou se payer ce que les gens aimeraient avoir comme milieu de vie. Ça prend des gens compétents qui ont de la vision pour faire face au futur. L’impact sur nos infrastructures sera important.»

-Comment allez-vous attirer et accompagner les commerces et les industries qui souhaitent s’installer à Saint-Bruno?

PF : -«Aux industriels, nous allons suggérer des emplacements en fonction de leur genre d’affaires. Les commerces sont assez développés malgré la présence de quelques locaux vacants.»

– Comment allez-vous concilier le dilemme du développement et de la protection de l’environnement?

PF : «Face au développement, il faut des stratégies et pas à n’importe quel prix; le tout en tenant compte des infrastructures, de l’environnement, entre autres. L’opinion des élus et des citoyens sera prise en considération. C’est comme un plan d’urbanisme.»

Avez-vous des projets pour Saint-Bruno?

PF : «Lorsque les citoyens auront élu les meilleurs candidats, peu importe leur allégeance, on trouvera les moyens nécessaires pour faire consensus sur des projets dans l’intérêt de Saint-Bruno.»

MT: «Un consensus à 100 %, c’est de la dictature. Si la problématique est bien exposée, les gens se prononceront. On vise le bien de la majorité des gens. Actuellement, on est dans la ligne du parti et c’est rare d’aller contre, sinon l’élu est expulsé. Le mot-clé est décentralisation. C’est pour ça que Pierre se présente comme indépendant. On n’a pas de projets spécifiques. Le seul projet qu’on met de l’avant est celui de la consultation et de la participation. On sait la façon de le faire. On sait où sont les priorités. Ce serait malsain de dire : « Je vais faire ça et ça. »»

Le Parti montarvillois entend limiter à un maximum de 2 % la croissance des dépenses? De votre côté, qu’allez-vous proposer?

PF : «On devrait limiter la taxation selon l’indice IPC ou on pourrait geler les taxes. Il va falloir réviser si chaque dollar est bien dépensé.»

MT : «Quelqu’un qui sort une telle affaire, ça ne veut rien dire. Il ne sait pas au juste de quoi il parle. Plafonner les dépenses? Pourquoi ne pas les réduire?Réduire les dépenses, c’est probablement ce qu’on va faire. Le vrai projet en est un de management. Le processus d’allocation des ressources peut être fait de façon différente. C’est un processus dynamique.»

PF: «La dette a augmenté considérablement depuis les huit dernières années. Faire passer la dette de 10 millions de dollars à 53 millions et les employés de 82 à 214 employés, ce n’est pas normal».

N’êtes-vous pas désavantagé en vous présentant seul?

PF : «Je ne suis pas seul. J’ai une organisation extraordinaire, avec 22 bénévoles et 500 partisans. Sur le plan municipal, les partis politiques sont une création de Jean Drapeau. Lui, c’était pour ramasser de l’argent à des fins électorales. Moi, je ne fais aucune campagne de financement. Les conseillers indépendants sont l’avenir. »

Selon vous, quels sont les enjeux dans les districts 1 et 2?

PF : Peu importe le quartier, il faut une vision globale pour l’ensemble des citoyens. Il faut retrouver notre joie de vivre, et améliorer l’appartenance à Saint-Bruno, comme jadis.