M. Bergeron, sérieusement?
Je tiens à préciser dès le début : j’ai horreur d’écrire ce genre de chronique. Vous comprendrez que perdre du temps à rectifier de fausses informations véhiculées par certains, cela n’a rien d’excitant. Les hommes et les femmes politiques en sont d’ailleurs trop souvent victimes sur les réseaux sociaux et il est important de tous lutter contre ces pratiques indignes.
Mais là, M. Stéphane Bergeron, pas vous! Après avoir publié un long texte sur les réseaux sociaux sur une histoire de drapeau, le député bloquiste de Montarville, anciennement ministre de la Sécurité publique, s’en est pris violemment à un journaliste de notre rédaction sur ses supposées allégeances politiques. Des allégeances que M. Bergeron a imaginées en fonction d’un article de La Presse. Manque de chance, les propos tenus dans cet article ne venaient pas de notre journaliste, mais d’un homonyme. Le reste de la publication Facebook, s’appuyant sur cette pure invention, était truffée de fausses nouvelles juste dans le but de décrédibiliser notre publication.
Près de 4 h après l’avoir informé qu’il y avait erreur sur la personne, M. Bergeron s’est excusé et a enlevé la publication de son compte Facebook. Avant qu’il ne supprime son texte, plusieurs personnes ont appuyé cette publication erronée, dont un élu et une ancienne candidate à la mairie de Saint-Bruno-de-Montarville, sans même prendre la peine de la vérifier. En même temps, on peut croire qu’un député fédéral qui prend la parole le fait en connaissance de cause. Personnellement, je préfère toujours vérifier les propos lancés sur les réseaux sociaux, peut-être une déformation professionnelle.
Bref, même si la publication a été partagée pendant toute une matinée, nous pensions que l’affaire était close et qu’une bonne discussion entre le député et le journal pourrait avoir lieu pour expliquer à M. Bergeron comment nous travaillons.
M. Bergeron en a décidé autrement. Après de brèves excuses par courriel à notre journaliste et un long courriel à l’éditeur du journal, expliquant que le journal ne parlait pas assez de ses actions, une autre publication sur ses réseaux sociaux est apparue un samedi. Le passage concernant notre journaliste avait été enlevé, mais il n’était toujours pas épargné. C’est sans parler des autres faits alternatifs énumérés.
En réponse au nouveau commentaire de M. Bergeron, le journal a dénoncé les nombreuses faussetés mentionnées dans son texte, preuves à l’appui. Le député de Montarville a décidé de supprimer le commentaire du journal sans autres vérifications.
On peut lire dans le texte de M. Bergeron « Quand on se parle, on se comprend ». Pourquoi alors ne pas avoir voulu nous parler? Au moins, il n’y aurait pas eu cette grossière erreur commise sur la personne concernant notre journaliste.
Enfin, dans tous les arguments mis de l’avant par M. Bergeron, à aucun moment ce dernier ne nous reproche d’avoir écrit autre chose que des faits. Rappelons brièvement ce que disait M. Bergeron dans nos pages, alors que nous fêtions notre 20e anniversaire : « Comme l’ensemble des médias, la presse régionale joue un rôle déterminant pour la vitalité de notre démocratie. »
Je pose simplement la question : Accuser publiquement et faussement un journaliste de ne pas être dans son camp politique, s’excuser et continuer à le décrédibiliser tout en écorchant gratuitement le journal au passage, est-ce que cela n’est pas mettre à mal la vitalité de notre démocratie?
J’ai trop de respect pour la fonction de nos hommes et de nos femmes politiques pour le croire. Il est encore temps de nous le prouver en enlevant au moins votre publication, M. Bergeron. Je vous l’écris ici, car on vous l’a demandé, mais vous avez préféré supprimer notre commentaire sur les réseaux sociaux. Nous utilisons d’autres tribunes pour rétablir les faits, car il s’agit du cœur de notre profession, même en ce qui concerne les hommes et les femmes politiques et peu importe leur parti.
Voici un florilège des accusations de M. Bergeron :
« Lorsque le chef du Bloc québécois, M. Yves-François Blanchet, est venu nous rendre visite à Saint-Bruno-de-Montarville, aucun journaliste des Versants n’a cru bon couvrir. » Faux. Il s’agissait d’un « repas privé », qui n’était pas ouvert à la presse. Nous avons cependant publié un article, le 16 septembre 2021, intitulé (Yves-François Blanchet vient appuyer Stéphane Bergeron dans Montarville)
« Si on s’était réellement donné la peine de me demander mon point de vue sur le sujet (concernant une histoire de drapeau). » Faux. La parole a été donnée à M. Bergeron. Article du 12 novembre 2019 (Pas d’unifolié pour le nouveau député de Montarville).
« À titre de porte-parole du Bloc québécois en matière d’affaires étrangères, j’interviens régulièrement, sur la place publique, au sujet de l’agression parfaitement injustifiée dont l’Ukraine fait l’objet de la part de la Russie. (…) Mais vous n’en trouverez guère la moindre trace dans les pages de ce journal. » Faux. Article du 21 mars 2022 (Être député à Ottawa en période de crise).
Je tiens à rassurer M. Bergeron, nous continuerons à faire notre travail de la manière la plus objective et nous continuerons de lui donner la parole pour parler de sujets touchant le territoire de nos publications.