« Ensemble, cultivons le respect »
Éditorial de Frédéric Khalkhal – Rédacteur en chef du journal Les Versants
« Ensemble, cultivons le respect. » Voilà ce qu’on peut lire sur une affiche à l’intention du public qui vient assister aux séances du conseil municipal de Saint-Bruno-de-Montarville. L’afflux de commentaires de citoyens non partisans m’oblige à me poser la question à savoir si le message de la Ville à ses citoyens ne pourrait pas s’adresser aux élus. Sans opposition, Saint-Basile-le-Grand et Sainte-Julie ne connaissent pas les foires d’empoigne des assemblées publiques de ce côté-ci de la montagne.
Conseil municipal pluripartite ou pas, dans les deux cas, c’est le citoyen qui décide tous les quatre ans. Après avoir posé son bulletin de vote dans l’urne, l’électeur s’attend à voir plus que jamais son élu de district embrasser la fonction, oublier ses intérêts personnels et ceux de son parti au profit de l’ensemble de la communauté, défendre les intérêts de tous des citoyens sans n’en oublier aucun, ne pas faire de la politique une carrière, mais un engagement où l’intérêt collectif serait le seul élément motivateur.
J’ai été marqué par plusieurs témoignages de personnes qui m’ont dit, le plus sincèrement du monde, qu’ils ne reconnaissaient plus leur ville. Dans leurs inquiétudes, aucun des deux partis politiques n’était visé plus que l’autre, car qui peut se plaindre de points de vue différents, qui viennent alimenter le débat et donc l’enrichir! Non, l’inquiétude, le ras-le-bol, visent les élus qui font tout, sauf cultiver entre eux le respect. « Je demande la démission d’un tel », « je coupe le micro d’un autre », prise de positions partisanes, manque de collaboration, fait de considérer le conseil municipal comme une tribune politique plus qu’un lieu dédié aux problèmes des citoyens, règlement d’affaires personnelles … Bref, tous ce qu’il faut pour alimenter le cynisme des gens envers le politique. Autant de combats infructueux qui laissent de côté les problèmes des citoyens.
N’est-il pas temps en 2016 de faire de la politique autrement? De ne pas faire d’une séance du conseil municipal une foire d’empoigne qui dure des heures ? Où les partis politiques oublieraient leurs divergences pour travailler ensemble au moins pendant 3 ans? Il serait trop utopiste de croire qu’une année avant des élections, l’union pourrait perdurer. J’irais même plus loin, ne pourrait-on pas voir des élus à plein temps payés au juste prix ? Pourquoi toujours vouloir rémunérer les hommes et les femmes politiques au rabais? S’ils livrent la marchandise en faisant faire des économies à la Ville, ne méritent-ils pas un salaire en conséquence? Même réflexion pour la culture du plus bas soumissionnaire. La compétence a un prix et elle participerait sûrement à ce qu’ensemble nous cultivions le respect.