Saint-Bruno : Trans-Herb E réduit ses exportations
Les tarifs douaniers imposés par le président américain affectent Trans-Herb E. La directrice générale de l’entreprise de Saint- Bruno-de-Montarville, Karine Pomerleau, se confie au journal.
« Malheureusement, nous traversons actuellement une période difficile en raison de la guerre tarifaire. Les tarifs affectent profondément nos activités », déplore Karine Pomerleau.
Droits de douane
Depuis le 4 mars, les États-Unis imposent des droits de douane de 25 % sur les exportations canadiennes. Le pays voisin taxe aussi de 10 % les exportations canadiennes de produits énergétiques. En février, Karine Pomerleau confirmait au journal que Trans-Herb E serait directement affectée par cette guerre économique, évoquant autant les exportations vers les États-Unis que l’importation des États-Unis vers l’usine de Saint-Bruno.
« Avec regret, nous avons interrompu nos exportations de thé vers les États-Unis pour certains produits d’origine étrangère, notamment ceux en provenance de la Chine, du Japon et du Vietnam », précise la directrice générale.
Ainsi, l’arrêt temporaire des expéditions de certains produits vers le pays voisin a entraîné une baisse des revenus pour Trans-Herb E. Le niveau de la marchandise est aussi affecté. « Plusieurs palettes de produits finis demeurent actuellement entreposées, en attente d’une évolution favorable du contexte tarifaire, notamment en lien avec l’imposition de droits dépassant 145 % sur les produits d’origine chinoise », poursuit Mme Pomerleau.
Les tisanes et les thés qui se qualifient sous l’entente du libre-échange (ACEUM) sont toutefois exemptés des tarifs. Or, le taux tarifaire appliqué fluctue selon le pays d’origine. « À l’heure actuelle, les produits se qualifiant d’origine » Égypte », comme la camomille, sont soumis à un droit de douane de 10 %. »
Dialogue
Dans ce contexte plus compliqué, la direction de Trans-Herb E opte pour la transparence et la discussion avec ses partenaires américains. « Notre priorité est de travailler ensemble à la recherche de solutions concrètes pour atténuer les répercussions de cette situation sur les consommateurs », dit-elle.
Ainsi, le service des approvisionnements s’est mobilisé et demeure en contact étroit avec les fournisseurs afin d’évaluer les options sur la table. D’après la principale intéressée, il s’agit d’un travail de collaboration et d’agilité mené dans un climat d’incertitude qui exerce une pression importante sur l’ensemble de l’organisation.
« Nous sommes pleinement conscients de l’inquiétude que cela peut générer, en particulier chez nos employés, qui se retrouvent dans un environne-ment instable et préoccupant. Leur engagement quotidien, malgré les circonstances, est admirable. Nous tenons à leur exprimer toute notre reconnaissance. Plus que jamais, nous restons unis et déterminés à traverser cette épreuve », exprime la femme d’affaires.
Pas d’usine aux États-Unis
Quand on lui demande si la direc-tion de Trans-Herb E planifie l’ouverture d’une usine du côté sud de la frontière canado-américaine, Karine Pomerleau répond qu’à ce stade, cette idée n’est pas envisagée. « Nous demeurons confiants quant au caractère temporaire des tarifs actuellement en vigueur », dit-elle.
Trans-Herb E commercialise des marques comme La CourTisane, Four O’Clock et S Sens. Il s’agit du plus grand importateur canadien d’herbes et de thés équitables.