Yvon Cuillerier est décédé
Violoniste de Saint-Bruno-de-Montarville
Le journal Les Versants a appris le décès du Montarvillois Yvon Cuillerier, survenu le lundi 7 septembre. Il était âgé de 90 ans.
Yvon Cuillerier est décédé chez lui, à sa résidence de Saint-Bruno-de-Montarville, à la suite d’un cancer des os. Depuis les 28 dernières années, il était le compagnon de vie de Florence Downie, qui a veillé sur lui jusqu’à la fin.
« Toute sa vie a été consacrée au violon et à la musique. » – Florence Downie
Outre sa conjointe, M. Cuillerier laisse aussi dans le deuil ses trois enfants.
En raison des circonstances entourant la situation de pandémie, il n’y aura pas de funérailles afin de souligner le départ d’Yvon Cuillerier.
À Saint-Bruno-de-Montarville, Yvon Cuillerier était reconnu pour son talent de violoniste. Il lui arrivait parfois de participer à des activités organisées par la Ville, par exemple à la Fête nationale du Québec, en 2017. « Toute sa vie a été consacrée au violon et à la musique, confirme en entrevue Florence Downie. C’était sa passion. Il aimait aussi les mots croisés et les rencontres avec ses amis du Tim Hortons tous les matins. C’était sa routine. »
Depuis plus de 20 ans, M. Cuillerier était à la barre des Soirées du mardi soir, tenues dans le local de la Légion royale canadienne de Saint-Bruno-de-Montarville (1622, rue Roberval). Ces Soirées du mardi, qui rassemblent de 20 à 30 musiciens provenant d’un peu partout, sont très courues et appréciées de tous. Dans la salle, il y avait une quarantaine de personnes chaque représentation. Pour l’accordéoniste Paul Gosselin, le décès d’Yvon Cuillerier est une perte majeure pour le domaine du folklore québécois. « Yvon Cuillerier a œuvré bénévolement pendant des années à la Légion pour animer des rencontres de musiciens folkloriques. Il voulait transmettre ses connaissances, son talent, son expérience. Il avait arrêté en décembre dernier. »
Pour rendre hommage à son conjoint, Mme Downie songe à contacter un membre de la Légion royale canadienne de Saint-Bruno. « Pour le moment, on ne peut pas faire grand-chose, mais une cérémonie à la Légion serait peut-être une idée pour lui rendre hommage », dit-elle.
Violoniste depuis plus de 70 ans
Né dans le quartier Chomedey, Yvon Cuillerier a appris l’art du violon pour la première fois alors qu’il a 14 ans. Vers 18 ans, son amour pour le folklore débute. Encouragé par son père, il étudie intensément la théorie musicale par correspondance. Avec des heures de pratique, le jeune homme perfectionne sa technique. Son père jouait aussi du violon, alors le fils a suivi ses traces. « L’affaire, c’est que moi, j’ai continué plus longtemps que lui. J’ai pris ça très au sérieux », mentionnait M. Cuillerier lors d’une rencontre avec le journal Les Versants, en 2014.
Le musicien a été honoré à de nombreuses occasions, notamment le 4 septembre 2015, lors du 40e Festival de violoneux de Pembroke et de step-dancing, en Ontario. Le violoniste montarvillois avait reçu un hommage en raison de sa fidélité à l’événement. Il y a participé 39 années de suite. « Ça ne changera pas grand-chose dans ma vie, mais disons que je n’ai pas haï ça, recevoir cet honneur. Je ne m’y attendais pas, mais je suis bien content que cette loyauté ait été soulignée de la sorte », avait-il partagé avec le journal. Le musicien avait également remporté une compétition de violon, celle-ci à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, en juillet de la même année. En 2017, il s’illustre encore. Dans le cadre du concours des Grands maîtres violoneux du Canada, cinq musiciens du Québec ont composé chacun une pièce, dont le Montarvillois. Sa composition, « Grand Masters Reel », s’est d’ailleurs retrouvée dans l’édition juillet-août 2017 du magazine Québec Folklore.
Par ailleurs, l’équipe du Réseau Québec Folklore n’a pas tardé à réagir au décès d’Yvon Cuillerier : « C’est avec tristesse que nous venons d’apprendre le décès de Yvon Cuillerier. […] Avec sa virtuosité et son style unique au violon, il a influencé plusieurs musiciens et musiciennes du monde folklorique du Québec et d’ailleurs. Son nom restera dans l’histoire du folklore comme l’un de nos plus grands violoneux du Québec. Nos plus sincères condoléances à sa conjointe Florence Downie et à la famille ainsi qu’à tous ses amis », peut-on lire sur la page Facebook du Réseau Québec Folklore.
Des propos qui vont dans le même sens que ceux de Paul Gosselin, qui ajoute : « Yvon Cuillerier était un pionnier, un porteur de traditions. Sa vocation était de transmettre la culture québécoise. »