Un premier roman pour Rébecca Mathieu
Amadentelle chez Joey Cornu Éditeur
Rédigé en 2008 alors qu’elle était en 5e secondaire, le premier roman de Rébecca Mathieu vient d’être publié chez Joey Cornu Éditeur, en septembre dernier. Amadentelle, une histoire fantastique pour les 13 ans et plus, a été écrite par une jeune auteure chez qui les univers gothique et romantique palpitent à l’unisson.
« Je réalise un rêve de jeunesse, concrétisé un peu grâce au hasard et à une chance inouïe. C’est ce qui fait en sorte que j’ai été capable de me rendre jusqu’au bout de l’aventure. Je n’ai pas l’ambition de dire que je vais maintenant vivre de ma plume, mais il y a quand même un certain cachet d’être auteure », mentionne Rébecca Mathieu, que le journal Les Versants a rencontrée.
Amadentelle
Montréal, 2069. Comme le reste de la planète, la ville suffoque sous une épaisse brume noire : cette dernière recouvre un ciel qui se veut presque invisible aux habitants. Attribuables à cette brume, des incendies frappent spontanément, causant le chaos et menaçant toute forme de vie sur terre. Mais étrangement, certains de ces sinistres s’éteignent comme par magie. Unique avec ses cheveux noirs, ses yeux gris et sa peau lactescente, Amadentelle d’Artois, l’héroïne engagée du roman, garde malgré tout espoir et mène un combat environnemental à son école. Mystérieuse auprès de son entourage, Amadentelle l’est d’autant plus auprès d’elle-même. Et que dire de ses visions de créatures immatérielles et aériennes qui semblent l’observer pour mieux la protéger? « J’écris pour moi, et je le fais en fonction de ce que j’aime. Je couche mes idées sur le papier afin de concevoir ce que je ne retrouve pas dans mes lectures. Avec Amadentelle, j’avais envie d’une histoire à saveur environnementale », explique Rébecca Mathieu.
Écrit alors qu’elle n’avait que 17 ans et parvenu à cinq maisons d’édition, mais refusé malgré de « bonnes idées et un style intéressant », le manuscrit de la Grandbasiloise a refait surface il y a deux ans, afin d’être envoyé à Joey Cornu éditeur. L’écrivaine souhaitait tenter sa chance à nouveau. « J’avais abandonné l’idée de le publier. Mais en cinq ans, j’avais pris assez de recul sur mon roman pour y apporter les changements que mon éditrice me proposait et que je jugeais nécessaires. Ce qui m’a permis de comprendre et de constater certains clichés », de poursuivre l’auteure, qui a remporté, en 2012, un prix de la Relève de l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes du Québec (OTTIAQ).
Inspirée par la lecture de d’énormes pavés et d’histoires de longue haleine, Rébecca Mathieu désirait absolument relever le défi de rédiger une histoire semblable. Pas question pour elle de s’en tenir à 100 pages. Robin Hobb, Bryan Perro, Pierre Bottero et Anne Bishop sont d’autres auteurs qui ont bercé la jeune femme de leurs univers littéraires.
Depuis la rédaction d’Amadentelle (580 pages), Rébecca Mathieu a travaillé à deux autres romans; l’un d’entre eux est complété et contient trois fois plus de pages que le premier. L’autre est encore en chantier, mais plus de la moitié du livre est enregistrée dans l’ordinateur. Cependant, pas moyen d’en savoir davantage sur le contenu de ces deux histoires. « Je suis très secrète sur ce que j’écris et un peu paranoïaque concernant mes idées. Je travaille fort pour me rendre jusqu’au bout et je ne veux pas me les faire voler. »
À Severus, ma plus grande inspiration
Dédié au personnage de Severus Rogue, le professeur de Défense contre les Forces du Mal dans les romans d’Harry Potter, Amadentelle fait aussi l’éloge de l’antihéros. L’écrivaine s’en est d’ailleurs inspirée pour composer quelques-uns de ses protagonistes masculins.
Passionnée par les langues – deux de ses personnages parlent d’ailleurs l’allemand dans le bouquin –, Rébecca Mathieu est présentement en Allemagne afin de suivre un stage de huit mois. Elle est assistante de langue française. Autrement, lorsqu’elle n’est pas en train d’étudier la traduction à l’Université Concordia, elle bourlingue à travers le monde pour apprendre de nouvelles langues qui la fascinent.
« Je suis fière de m’être rendue au bout de mon roman, de l’avoir complété. Même si c’est toujours tentant en cours de route, il ne faut jamais abandonner son histoire. Ça vaut la peine de se battre pour arriver jusqu’au mot FIN. »