Un lancement local pour Mélissa Perron

Le lancement du nouveau roman de Mélissa Perron, Le retour de l’oie blanche, avait lieu le 5 septembre au Cafellini de Saint-Bruno-de-Montarville. Une centaine de personnes se sont réunies là où les premières lignes de l’histoire de Will ont été rédigées. 

« L’accueil pour le livre est hallucinant. Je suis très heureuse! » mentionne Mélissa Perron, enentrevue avec Les Versants avant son lancement.  

Au moment d’écrire ces lignes, Le retour de l’oie blanche est au 10e échelon du palmarès Gaspard pour la semaine du 28 août au 3 septembre. C’est un classement qui représente les 50 livres les plus vendus dans les librairies du réseau Les libraires. La nouveauté se retrouve aussi au 22e rang des meilleures ventes chez Renaud-Bray. Le bouquin de l’auteure de Saint-Bruno-de-Montarville est apparu sur les présentoirs le 31 août.    

Will

L’histoire se déroule en grande partie pendant une expérience de mort imminente (EMI). Will est un jeune homme de 32 ans dont les premières années de vie se sont déroulées dans un milieu défavorisé. Avec le temps, il a réussi à s’en affranchir… jusqu’à ce moment où il est atteint par balle dans une ruelle. Puis le héros reprend conscience dans une forme d’au-delà. « Le début de vie de Will est apocalyptique. C’est assez rough, décrit la romancière.Puis il se fait tirer très tôt dans le livre. On le retrouve de l’autre côté, où il a des choses à accomplir s’il veut revenir. »

On n’est pas dans les anges ni les archanges, mais quelque part dans l’au-delà et dans le présent. C’est ainsi que la Montarvilloise, qui a un faible pour les documentaires sur les EMI, décrit son récit. « J’ai voulu rester terre-à-terre. Le temps n’existe plus l’autre côté. » Il n’y a pas d’anges dans Le retour de l’oie blanche, mais on pense à certaines scènes du Beetlejuice de Tim Burton et d‘Au-delà de nos rêves avec Robin Williams. 

Pour Mélissa Perron, il s’agit d’un quatrième roman publié aux éditions Hurtubise depuis 2019. Quand on lui demande si c’était important pour elle d’organiser ce lancement dans sa municipalité, l’écrivaine opine avec entrain. « Oui! Je n’irais pas lancer un livre dans un endroit où je ne vais jamais. J’écris ici [à Saint-Bruno]. J’ai commencé mon roman dans ce café. C’était une évidence pour moi. »

« L’accueil pour le livre est hallucinant. » – Mélissa Perron

Le directeur littéraire et éditeur chez Hurtubise, André Gagnon, ne tarit pas d’éloges pour celle qu’il qualifie de « pur-sang de la littérature ». Questionné par Les Versants, l’éditeur a aussi parlé de Mélissa Perron comme d’une prodige et d’un oiseau rare. « C’est une réussite, d’autant plus qu’elle a mis en veilleuse son héroïne préférée. »

Un réalisateur dans la mire?

Rappelons qu’au cours des dernières années, Mélissa Perron a écrit une trilogie dont le personnage principal, Fabienne Dubois, a séduit les lecteurs. Pas seulement les lecteurs, mais aussi Zone 3. L’écrivaine verra ses romans Promets-moi un printemps, Belle comme le fleuve et Au gré des Perséides faire le saut au petit écran. Lors du lancement, le réalisateur Daniel Roby (La Peau blanche, Louis Cyr : L’homme le plus fort du monde…) s’est pointé le bout du nez avec la productrice Dominique Veillet. Le metteur en scène serait pressenti pour faire vivre Fabienne Dubois et son entourage. 

« Mélissa a pris un risque parce qu’elle nous est arrivée avec quelque chose de complètement différent. D’abord, elle s’est mise dans la peau d’un personnage masculin. Puis elle a pris un risque dans l’écriture d’une expérience de mort imminente », poursuit André Gagnon.

Selon ce dernier, le parcours de Mélissa Perron, qui a reçu un diagnostic d’autisme en 2018, la rend unique. « C’est le secret dans son succès, son unicité. » Quand on évoque à M. Gagnon le potentiel d’un projet de film avec Le retour de l’oie blanche, l’éditeur y voit en fait la possibilité d’une adaptation théâtrale. « Si le roman se retrouvait entre les mains d’un dramaturge de génie… », laisse-t-il tomber. 

Même si elle croit en la vie après la mort, Mélissa Perron a remercié ses lecteurs de lui permettre de vivre cette aventure pendant qu’elle est bien en vie.