Un artiste à la MDJ Saint-Bruno
Il y a eu le Montarvillois Gabriel Santerre, en 2011, puis cette année, il y a le Grandbasilois Louis-Olivier Fournier. Leur point en commun : laisser libre cours à leur créativité sur l’un des murs intérieurs de la Maison des jeunes Saint-Bruno.
À la Maison des jeunes (MDJ) Saint-Bruno, Louis-Olivier Fournier a récemment apposé sa griffe sur l’un des murs de la salle de créativité.
Pourtant, Louis-Olivier Fournier n’étudie pas les arts. Cette année, il poursuit des études dans le domaine du multimédia, au Cégep Édouard-Montpetit. « J’aime les arts, mais il n’y a pas tant d’avenir. Tandis qu’avec le multimédia, je touche à l’électronique et ça me plaît aussi. Avec ces études, je m’assure d’une sécurité financière, tout en faisant ce que j’aime », indique celui qui s’adonne au dessin depuis plusieurs années.
« Pour moi, c’est comme si j’étais payé. » – Louis-Olivier Fournier
Inspiré par la fresque géante qu’avait peinte Gabriel Santerre sur l’un des murs du sous-sol, l’organisme a décidé de lancer un concours afin d’égayer la pièce consacrée à la création. « Nous avons reçu quelques projets intéressants, dont un dessin soumis par Louis-Olivier. Il a un style d’art très particulier », mentionne la directrice générale de la MDJ, Caroline Gauthier, qui a parlé des œuvres du Grandbasilois au député fédéral Michel Picard. Celui-ci envisage de les exposer dans son bureau de Saint-Bruno. « Nous ne savons pas encore quand, mais c’est une exposition qui va se concrétiser. J’ai entendu beaucoupo de bien de cet artiste. J’ai pris contact avec lui et nous allons projeter ses dessins sur les murs. C’est une autre façon d’exposer », souligne Michel Picard, qui souhaite profiter de son rôle pour offrir un tremplin aux efforts des jeunes.
Le jeune homme de 17 ans a donc remporté la palme et réussi à terminer sa murale avant son retour en classe pour le début de sa deuxième session, le 22 janvier dernier.
Ses dessins sont souvent inscrits au crayon Sharpie et rappellent les mandalas, contrastes de blancs et de noirs. Il qualifie son style de nonchalant. « Il n’y a pas de couleur et je privilégie les formes rondes, psychédéliques », dit le principal intéressé. À l’œuvre, il aime s’enfermer dans une bulle et écouter de la musique : Arcade Fire, Porcupine Tree, Radiohead, Tame Impala et le rock des années 60, 70 et 80. Il ne s’agit pas d’inspiration, mais d’ambiance pour créer : « Je trouve que c’est plus facile ainsi. Il y a des chansons dont les paroles sont importantes. J’ai constaté que mes dessins ne reflétaient pas ce que je pense, mais pouvaient parfois refléter la chanson et ses paroles. »
Dans le local étroit de la MDJ, il a travaillé à l’aide d’un projecteur. « En raison du manque d’espace, j’ai dû découper mon dessin en six parties afin de les projeter sur le mur une à la fois. »
Si ce n’était que de lui, il aurait aussi peint le plafond de la salle. Mais le manque de temps en raison du retour à l’école a fait en sorte qu’il a dû demander l’assistance de sa mère pour terminer la fresque murale. « Sans elle, je n’aurais pas réussi. Elle est enseignante d’arts plastiques à Ozias-Leduc; je lui faisais confiance », de poursuivre le bénévole.
Caroline Gauthier confirme que l’étudiant n’a pas été payé pour son travail. Bien qu’il ait gagné un concours, il n’a pas non plus reçu de bourse. « Je suis heureux, mais je n’arrive pas à démontrer ma joie. C’est une belle vitrine pour mon art. Je suis “payé” en reconnaissance de mon art. Je vais avoir un article dans le journal local. Pour moi, c’est comme si j’étais payé. »