Toujours plus de lumière
Même s’il vit des moments plus difficiles, le peintre Pierre Duhamel n’a pas l’intention de voir ses œuvres assombries par la crise actuelle; au contraire, il compte mettre dans ses tableaux plus de lumière que jamais.
« Je pense que de retour dans mon atelier, je vais faire un maudit grand tableau avec un beau grand ciel. Je vais en mettre de la lumière, là-dedans! Crois-moi, il va être beau! Ça sera un tableau de joie! », a indiqué au journal Les Versants l’artiste-peintre, confiné dans son domicile parce qu’il a plus de 70 ans.
« Ce n’est pas parce que les temps sont durs qu’on n’a pas le droit de mettre de la lumière. »
– Pierre Duhanel
« Il y a toujours eu beaucoup de lumière dans mes tableaux : je pense qu’il va y en avoir encore plus », insiste-t-il.
M. Duhamel est revenu de voyage il y a deux semaines et sa quarantaine vient tout juste de s’achever. Comme tout son matériel est à son atelier de Saint-Bruno, il n’a pas pu peindre depuis un certain temps, bien malgré lui.
« Peindre me manque beaucoup. La télévision, c’est parfait pour s’informer et tout ça. Mais un moment donné, il y a autre chose. Et quand on peint, on entre dans un autre monde et ça peut aider à passer à travers de beaucoup beaucoup de choses », a-t-il expliqué.
Comme une thérapie
Les vertus apaisantes de la peinture, M. Duhamel les remarque sur lui-même, mais aussi auprès des élèves à qui il enseigne.
« Ça arrive souvent de voir des gens que je sens stressés, et d’un coup qu’ils sont devant le tableau, ils oublient leur stress », a-t-il raconté.
Heureusement, l’artiste-peintre prévoit se remettre bientôt à l’ouvrage. Un ami passera à son atelier pour lui acheminer le matériel nécessaire pour peindre des aquarelles.
« Je vais mettre de la lumière comme je suis habitué de faire. Ce n’est pas parce que les temps sont durs qu’on n’a pas le droit de mettre de la lumière », a-t-il indiqué.
Un honneur
Par ailleurs, M. Duhamel se réjouit que la Ville de Saint-Bruno l’ait choisi pour peindre l’œuvre représentative du 175e anniversaire de la municipalité.
« C’est un honneur d’être le peintre choisi par la Ville pour faire ce tableau. Personne n’a eu d’hésitation et tout le monde trouvait le tableau vraiment bon », a-t-il indiqué.
L’artiste s’est inspiré d’une photo de la rue Montarville qui date de 1909. Avec l’aide de la Société d’histoire de Saint-Bruno, il a transformé cette photo monochrome en un portrait coloré et vivant.
« J’ai mis des couleurs bien vivantes, parce que Saint-Bruno, je trouve que c’est une ville qui est le fun. J’ai essayé d’y mettre le plus de soleil possible. Je me suis vraiment amusé », a-t-il relaté, le sourire dans la voix.
L’œuvre est à la base réalisée sur une toile de 50 cm (20 po) sur 40 cm (16 po). Elle a été peinte à 99 % avec une spatule, une technique qui offre une certaine spontanéité, souligne l’artiste.
« La spatule, c’est un peu comme un couteau. Ce n’est pas tout le monde qui est capable de travailler avec ça. Mais ça donne une épaisseur en partant, un genre de troisième dimension », a-t-il dit.
La toile se retrouve d’ailleurs représentée sur la bière commémorative du 175e brassée par l’entreprise locale Monsregius. La bière dorée d’inspiration belge s’appelle « La Montarvilloise ». Malheureusement, M. Duhamel n’a pas encore eu la chance d’y goûter.
Question aux lecteurs: Quelle activité artistique vous permet de vous apaiser?