Sainte-Julie : poète et physicien
Physicien, ingénieur, poète, Réjean Plamondon est professeur titulaire en génie électrique et biomédical à Polytechnique Montréal. Ses écrits portent sur le contrôle neuromoteur, les interfaces humain-ordinateur, la relativité générale et la poésie.
Il est professeur à Polytechnique de Montréal et auteur de recueils de poèmes. Écrire est le quotidien de Réjean Plamondon, que ce soit pour la science ou l’esprit. Ses étudiants peuvent toujours trouver l’inspiration dans leurs recherches en passant devant la porte de son bureau. « J’ai toujours un de mes poèmes qui est affiché », indique-t-il au journal, à qui il a présenté son recueil de poésies Autemps Printomnes.
« C’est la contraction entre automne et printemps et printemps et automne, deux saisons intermédiaires. L’automne se donne parfois des âmes de printemps; le printemps, des airs d’automne. Ainsi naissent et s’affirment, dans la fraîcheur indécise de nos perceptions, la chaleur confondante de nos impressions ou l’errance déroutante de nos mémoires, deux mi-saisons de transitions, l’Autemps et le Printomne », aime à dire le poète.
C’est en observant son jardin lors de ces saisons transitoires que le scientifique trouve l’imagination de ses descriptions d’une nature qu’il est urgent de sauvegarder. « Toute la structure des poèmes est basée sur mon temps à observer la nature environnante. Un moyen de sensibiliser les lecteurs à la cause environnementale, la sauvegarde de la planète. J’ai voulu sensibiliser les gens à la liberté qui nous entoure, à cette ambigüité climatique. Chanter la subtilité de la biodiversité peut devenir une arme redoutable dans l’âme d’un visiteur spatiotemporel qui ne veut laisser pour traces de son passage planétaire que ses empreintes cérébrales sur la mémoire de l’émerveillement collectif », indique-t-il.
Des besoins fondamentaux
Les sciences et la poésie sont indissociables à son existence. « Je réponds à mes besoins fondamentaux, ceux de m’exprimer, de m’émerveiller et d’être stimulé intellectuellement. On a deux cerveaux, l’hémisphère gauche et le droit, donc, j’exploite les deux. Cela répond à mes besoins intrinsèques. Trouver un poème et résoudre une équation, c’est aussi valorisant et exigeant. Je me sentirais mal sans la poésie ou sans le design industriel en ingénierie. »
Le professeur travaille en ce moment sur un projet de recherche qui permet d’exécuter des tests neuromoteurs sur iPad Pro en générant différents stimuli et en collectant les coordonnées des tracés exécutés en guise de réponse par un participant.
En poésie, depuis le 26 novembre, c’est son cinquième recueil qu’il propose dans les rayons « Poésie québécoise » des librairies, aux éditions Écrits des Forges.
Ses deux univers, il les fait se côtoyer dans ses cours. « Je travaille avec les étudiants sur des projets qu’ils doivent mettre en place en treize semaines. Chaque semaine, ils ont droit à un de mes poèmes pour les stimuler, les provoquer, les déstabiliser. »
Une bouteille à la mer
Ce recueil, comme l’avance son auteur, est axé « sur les fugacités durables, pour commencer le grand chantier de la vertsification… L’ambiguïté climatique est parfois porteuse de messages plus clairs que la franchise des grands froids détraqués ou des longues canicules déréglées ».
Il présente aux lecteurs une vision qui se veut moins morose que l’époque que nous traversons. « Je jette une bouteille à la mer. J’espère avoir une influence, faire réfléchir. Je rêve que les gens me lisent. Cela fait du bien, dans ces temps, des messages positifs et encourageants », mentionne l’auteur, qui avoue être intéressé à présenter son recueil dans sa ville, à la bibliothèque de Sainte-Julie.
Réjean Plamondon collabore, avec des artistes, à des projets collectifs ainsi qu’à des revues de poésie (Estuaire, Exit, Les Écrits). Il a publié Zoupic, un conte pour enfants (Mondia Éditeur), Robin des Banques, une nouvelle policière (Éditions Pierre Tisseyre) et quatre recueils de poèmes, Écritude (Noroît), Portraits rebelles d’un cervonaute, Parfums d’amérope, Flânerinages, tous aux Écrits des Forges.