Sainte-Julie: Amer Rust et Jibé Laurin exposent à la bibliothèque 

Amer Rust et Jibé Laurin proposent pour la toute première fois une exposition conjointe, Résonnance magnétique, à la bibliothèque de Sainte-Julie jusqu’au 14 février prochain.

L’exposition Résonance magnétique présente des œuvres individuelles et collaboratives de Jibé Laurin et Amer Rust. Le titre de l’événement fait référence au fait que les deux artistes partagent l’acier comme médium, bien que chacun le travaille à sa manière. Jibé Laurin utilise l’acier recyclé de voitures dans ses tableaux et Amer Rust travaille les techniques de gravure et d’oxydation sur l’acier.

Oeuvres communes

Ces deux techniques se marient très bien dans un processus de création qui contraint de part et d’autre les artistes. « C’est un peu comme si l’on était le client de l’autre. Un travail collectif nous amène ailleurs, il nous pousse à nous adapter à l’autre », mentionne le graveur.

Amer Rust et Jibé Laurin ont aussi collaboré avec d’autres artistes. « Nous partageons un même atelier de création. C’est tout à fait naturel de créer des œuvres communes. Il me propose une plaque et j’apporte un effet traditionnel », mentionne Mme Laurin.

Si le médium des deux artistes est le même, l’acier, leur technique de travail, est propre à chacun. « L’oxydation et la gravure sur l’acier m’obligent à travailler avec la sobriété des couleurs », mentionne-t-elle.

Atelier d’usinage et de soudure

L’amour pour l’art visuel vient de l’enfance des deux artistes. Si la passion a toujours été présente, depuis 2016, le couple y consacre une attention particulière en développant sa technique. La familiarité de l’acier provient des années où Amer Rust avait son atelier d’usinage et de soudure. Jibé Laurin, qui a étudié en art à l’université et qui a été graphiste, et son conjoint ont toujours été attirés par l’esthétique industrielle. « Travailler l’acier, un matériau hors normes, nous permet de nous différencier », mentionne Jibé Laurin. 

Au fil des années, Amer Rust a développé plusieurs séries de créations. S’il s’est déjà consacré, en compagnie de sa conjointe, à la confection de meubles avec d’anciens capots de voiture, il a développé sa technique de gravure et d’oxydation. « Ça vient user le métal. J’ai auparavant travaillé sur une série au volet plus géométrique. Ce que je présente dans cette collection, ce sont d’anciennes tapisseries. »

« C’est d’apporter un côté féminin à un matériau masculin », décrit Mme Laurin à propos du travail de son conjoint.

Pour Jibé Laurin, l’acier l’a attirée, notamment en raison des couleurs qui s’usent au fil du temps, des patines et de l’imperfection de la matière. Les inspirations de l’artiste sont multiples, mais elles tournent principalement autour de la nature. « J’ai besoin de contrebalancer ma pratique. Je relie la nature à l’industriel. Je travaille aussi pour faire des clins d’œil à l’usage humain. »

D’autres matériaux industriels tels que les clous, les fils, les chaînes et le caoutchouc se retrouvent dans les œuvres de l’artiste, chacun apportant sa texture et sa particularité graphique.

Artistes invités

Les deux artistes n’ont pas eu besoin de soumettre leur candidature pour l’exposition à la bibliothèque de Sainte-Julie. « C’est toujours le fun d’être invité pour exposer. Les invitations ne viennent pas facilement », mentionne Jibé Laurin. Pour Amer Rust, être recommandé par d’autres personnes pour exposer dans de nouveaux lieux, c’est flatteur.

Une cinquantaine d’œuvres y sont étalées, dont certaines sont collaboratives. Les artistes exposeront chacun de leur côté dans différents lieux l’été prochain sur la Rive-Sud. Cet hiver, le couple consacrera beaucoup de temps à son atelier pour créer de nouvelles œuvres en vue des prochaines expositions.