Saint-Bruno: la pianiste Gabrielle Gagnon-Picard au Centre Marcel-Dulude
La pianiste Gabrielle Gagnon-Picard interprétera neuf pièces du répertoire canadien classique contemporain lors de son concert au Centre Marcel-Dulude, le 16 mars prochain.
La soirée du 16 mars n’est pas anodine pour Gabrielle, car elle lui permet de lancer sa toute première tournée. « Ça me stresse, c’est un tout nouveau défi pour moi », mentionne l’étudiante au doctorat en musique à Vancouver. Elle est toutefois reconnaissante à l’endroit de sa famille et de quelques proches qui viendront la voir performer à Saint-Bruno. « C’est rassurant de jouer devant des gens que l’on connaît. Ça me donne de l’énergie, de jouer à mes parents ou à mes amis, et c’est beaucoup moins stressant que devant mes professeurs », rigole la pianiste originaire de Lévis.
S’adapter au public
S’il s’agit de la première fois où elle performera un même concert pendant plusieurs semaines, Gabrielle est impatiente de voir comment son spectacle évoluera au cours des représentations. « J’aime jouer avec de la spontanéité et m’adapter aux réactions du public. Sa réaction a une influence sur la performance », explique-t-elle.
Au moment de son entrevue avec le journal Les Versants, Gabrielle était dans les répétitions et la préparation pour cette tournée avec Jeunesses musicales Canada, qu’elle prépare depuis plus de deux ans. « Lorsque je me suis inscrite avec l’organisme pour cette tournée, je n’avais pas encore appliqué au doctorat. J’ai dit à mon professeur qu’il devait accepter que je quitte aux mois de mars et avril 2025 pour cette tournée », mentionne la pianiste.
L’artiste a commencé « tard » à s’initier au piano. « J’ai commencé à neuf ans. C’est considéré vieux pour le monde du piano, mais c’était un passe-temps, explique-t-elle. Je ne suis pas une virtuose, même si j’avais une certaine aisance avec l’instrument. »
Pour se rendre où elle est aujourd’hui, Gabrielle reconnaît être tombée en amour avec la musique en premier. « Quand je suis arrivée à faire mes choix pour l’université, je voulais aller en biologie. C’est mon professeur de piano à l’époque qui m’a dit que j’avais le niveau universitaire en performance pour y aller », raconte-t-elle. Elle s’inscrit alors aux deux programmes et passe les auditions en musique. Admise pour les deux volets, elle choisit de continuer en musique puisqu’elle a décroché une bourse d’études pour avoir performé la meilleure audition.
Au-delà des notes
C’est à l’âge de 12 ans que Gabrielle découvre l’univers de la musique canadienne contemporaine. « Jusqu’à cet âge, j’avais joué les grands classiques et appris les règles de ce style. J’ai découvert que je pouvais exprimer quelque chose de très personnel avec le contemporain, un style beaucoup plus créatif et libre », mentionne-t-elle.
Le concert est rempli d’interventions qui permettent, selon la pianiste, de lancer plusieurs pistes aux spectateurs pour les accompagner dans leur écoute et leur donner du contexte sur chaque morceau interprété. « Ma vision s’accordait bien avec celle de Jeunesses musicales Canada. Je veux pouvoir connecter avec le public, offrir quelque chose de plus intime », précise l’artiste quant à ses motivations à réaliser cette tournée.
Le style se prête aussi à cette proximité entre l’artiste et les spectateurs. « Les gens ont moins de familiarité avec les pièces canadiennes contemporaines. La première fois, il y a des sons auxquels nous ne sommes pas habitués », explique Gabrielle, qui espère que ses interventions entre les pièces outilleront suffisamment l’auditoire pour que celui saisisse l’essence des morceaux sélectionnés. Ces derniers sont uniques et les pièces canadiennes se distinguent des autres régions. « En Europe, c’est beaucoup plus calibrable, tandis qu’aux États-Unis, on retrouve des inspirations du jazz ou de la pop. »
Les pièces canadiennes choisies par la pianiste sont issues de différentes influences, notamment des artistes d’origine autochtone. « Ce n’est pas de la musique autochtone. Ça reste du classique, mais il y a un rapport d’influence, tout comme Auguste Décarie, un pianiste québécois qui a étudié en Europe, ou Alexina Louie, qui est d’origine chinoise », explique Gabrielle Gagnon-Picard.