Regain d'intérêt pour le ciné-parc
Actuellement, il y a cinq ciné-parcs encore actifs au Québec. Deux d’entre eux sont situés à quelques minutes des citoyens de Saint-Bruno-de-Montarville, Saint-Basile-le-Grand et Sainte-Julie.
Pour le nouveau copropriétaire du Ciné-parc Saint-Hilaire, Kevin Patenaude, c’est la technologie de la projection numérique qui a notamment redonné l’intérêt aux gens de regarder un film en plein air. « La projection numérique nous a beaucoup aidés, malgré son coût élevé. C’est un changement qui a été bénéfique pour ici », explique Kevin Patenaude, que le journal Les Versants a rencontré sur place, un dimanche soir. « Depuis l’arrivée du numérique, il y a eu un regain au niveau de l’achalandage. C’est la même technologie qu’au cinéma, ce qui nous permet de commencer nos films plus tôt, avant la noirceur totale. » On parle d’une somme de 150 000 $, investie en 2013.
Statistiques en hausse
D’ailleurs, selon de récents chiffres de l’Observatoire de la culture et des communication, concernant le taux de fréquentation, pour la première fois depuis six ans, les cinq établissements ont accueilli la saison dernière plus de 500 000 personnes. À Mont-Saint-Hilaire, les visiteurs se calculent au nombre de 70 000 par été. « Actuellement, nous sommes un peu en arrière, mais la température ne nous aide pas. Mais sinon, depuis trois ans, nous sommes en constante hausse », mentionne Kevin Patenaude.
« L’expérience ciné-parc est restée ancrée dans les souvenirs de ces parents, qui veulent maintenant la faire vivre à leurs enfants. » – Kevin Patenaude
La page Facebook de Ciné-parc Saint-Hilaire attire 19 388 adeptes. En avril, ils étaient 16 000.
Sur place
Dès 19 h, à l’ouverture de la billteterie du ciné-parc, soit presque deux heures avant le générique d’ouverture du premier film, les automobilistes affluent. Ils se stationnent, ouvrent les portes du véhicule et c’est l’attente. Pour certains, c’est l’heure du pique-nique en famille. Pour d’autres, c’est le moment où les enfants sortent et en profitent pour se défouler. Ils jouent au ballon, au frisbee, ou bien ils promènent le chien de la famille. Plusieurs sont déjà en pyjamas. « C’est une tout autre ambiance, estime Kevin Patenaude. Le ciné-parc est une expérience à ne pas comparer au cinéma. Pour les enfants surtout, c’est une soirée festive! » ajoute-t-il..
La tradition veut que ciné-parc soit synonyme de souvenirs, de réunions familiales, de camping, de longues soirées, de films d’animation. « Mes plus beaux souvenirs d’enfance reliés au monde du cinéma ont eu lieu dans les ciné-parcs », poursuit M. Patenaude, aujourd’hui père de famille.
Pour le vice-président à l’exploitation est du Canada et directeur général Québec chez Cinéplex (l’entreprise qui gère le ciné-parc de Boucherville), Daniel Séguin, le phénomène du ciné-parc connaît un engouement au Québec. « Quand l’hiver se termine, les familles ont le goût de sortir, de planifier des activités abordables (2 films pour le prix de 1) et sans trop de soucis. Le ciné-parc permet cela », indique l’homme, qui admet, lui aussi, que l’évolution de la technologie numérique est également un facteur pour expliquer le regain d’intérêt au cours des dernières années.
« Année après année, selon dame Nature et la programmation, il y a des saisons plus achalandées que d’autres. L’été 2016 fut une des meilleures en raison d’une température exceptionnelle », ajoute M. Séguin.
De génération en génération
Selon lui, le ciné-parc fait partie de la culture et des mœurs des Québécois. C’est la raison pour laquelle il s’agit d’un loisir qui se transmet de génération en génération. « Les familles sont importantes pour nous. Les gens viennent en couple ou entre amis, mais nous avons aussi plusieurs familles avec de jeunes enfants. Les parents de ces enfants sont ceux qui assistaient aux projections dans les ciné-parcs au cours des années 80, avant la vague de fermeture. Aujourd’hui, ils reviennent avec leurs petits.
Un sentiment que partage Kevin Patenaude, « L’expérience ciné-parc est restée ancrée dans les souvenirs de ces parents, qui veulent maintenant la faire vivre à leurs enfants. C’est une tradition, une roue qui tourne. C’est pourquoi je crois que le ciné-parc ne s’arrêtera jamais. Plusieurs se sont éteints, mais il en reste encore quelques-uns. Nous sommes d’irréductibles Gaulois. Ceux qui demeurent sont gérés par des passionnés qui croient en leur projet. »
Des passionnés, mais aussi des propriétaires qui ont refusé de vendre leur terrain à un moment, lorsque des offres d’achat ont été mises sur la table ou bien qui ont simplement décidé de ne pas passer au mode numérique. C’est ce qui est survenu plus récemment aux ciné-parcs de Drummondville (2013) et de Saint-Nicholas (2014), qui ont cessé leurs activités.
Copropriétaire avec André Monette à la barre de l’entreprise de divertissement de Mont-Saint-Hilaire, M. Patenaude entame une première saison à son poste. De son côté M. Monette en est propriétaire depuis plus de 30 ans. Le premier a 34 ans, l’autre en a 76 ans. La relève semble assurée. « Je veux attirer le plus de gens possible et les faire tomber en amour avec le concept. »
QUESTION AUX LECTEURS :
Aimez-vous le ciné-parc?