Questions-réponses sur la grande vente de livres d’occasion

L’aréna Jean-Rougeau, à Saint-Basile-le-Grand, se transforme en bouquinerie ce samedi et dimanche avec la grande vente de livres d’occasion de la Société d’histoire. Qui sont les auteurs les plus en demande et les genres littéraires les plus prisés par les lecteurs? On en parle avec le président, Richard Pelletier.

Propos recueillis par Frank Jr Rodi
frodi@versants.com

Les Versants : Vous évoquez un « inventaire exceptionnel de bouquins pour enfants »… que voulez-vous dire? 

Richard Pelletier : Cette année, la grande vente de livres propose 63 boîtes de livres pour enfants en français. Une quarantaine de cartons remplis de bouquins jeunesse et 10 boîtes de livres jeunesse et pour enfants en anglais. Chaque boîte contient en moyenne 43 livres.

Qui sont les auteurs populaires?

Il y a des auteurs hors Québec qui se démodent peu, comme Marc Levy, Guillaume Musso, Michael Connelly, Mary Higgins Clark, Lisa Gardner ou même la classique Agatha Christie. Dans ce dernier cas, nous sommes assurés de tout vendre pratiquement dans la première heure!

Un top 3 des romanciers les plus en demande?

Même après consultation, je ne saurais répondre à cette question. Nos ventes ne sont pas comptabilisées par auteur; nous n’avons donc pas de réponse mesurable.

Qui se démarque du côté de la littérature québécoise? 

Bien sûr les Patrick Senécal, Louise Penny, Christine Brouillet, Louise Tremblay d’Essiambre et Michel David sont toujours populaires. Michel Jean a moins de titres, mais il est un exemple d’auteur populaire.

Le public s’intéresse à quelle sorte de littérature? 

Pour les romans pour adultes, je dirais les polars. Aussi les séries québécoises de romans historiques. Pour les lecteurs plus jeunes, les mangas. On en reçoit peu, sans doute parce que les gens les conservent, mais ceux que l’on reçoit partent vite.

Qu’en est-il des livres de référence?

Un peu à notre surprise, les dictionnaires se vendent bien! Nous avons tenté une explication. Les dictionnaires spécialisés, sans doute parce que les gens ne les ont pas. C’est un ajout à leurs références. Pour ce qui est des dictionnaires généraux, comme Le Robert, je crois que les gens en ont tous un déjà mais voient une occasion de le rafraîchir pour une édition plus récente à faible coût. Nos guides de voyage ont connu un ralentissement, mais nous croyons que la popularité sera de retour. Les catégories comme les guides de l’auto ou le développement personnel évoluent en montagnes russes. Une année, ce sont des vendeurs exceptionnels, une autre année, on en vend très peu. L’histoire fonctionne toujours très bien. Cette année, nous avons un arrivage de dernière minute important, plusieurs dizaines de caisses en plus de notre inventaire accumulé. Enfin, la cuisine est toujours populaire, mais moins qu’il y a quelques années.

Pourquoi les gens sont-ils au rendez-vous année après année?

Les gens reviennent parce qu’il y a un grand choix, et ce, pour tous les membres de la famille. Ils peuvent accumuler de la lecture à très faible coût. Mais ils reviennent aussi parce qu’ils aiment l’organisation de l’événement. Le lieu est vaste, les livres sont faciles à trouver et les catégories, bien identifiées. Il y a plusieurs bénévoles pour aider. Ces derniers se promènent et proposent aux acheteurs de libérer leurs bras en apportant les livres, au nom de l’acheteur, dans l’espace de mise de côté. Ce sont mille et un petits détails qui font qu’une expérience est agréable!

Lorsque vous triez les livres reçus, avez-vous l’impression de revoir des bouquins vendus l’année précédente? 

Nous croyons que oui, du moins pour les romans. Mais il est difficile de dire si un titre qui revient provient d’un nouveau donateur ou de l’un de nos acheteurs. Les gens accumulent moins de livres qu’avant. Il est de plus en plus rare de voir de grandes bibliothèques qui font tout le mur du salon. Comme les gens achètent beaucoup de livres chez nous, il est raisonnable de penser qu’ils en redonnent une partie afin de faire de la place pour les nouveaux. 

Pour la Société d’histoire, y a-t-il d’autres moyens de financement que cette activité?

C’est notre principale source de revenus, et de loin! Notre société est petite, comptant une trentaine de membres année après année. Avec une cotisation annuelle de 15 $, on comprend que celle-ci ne paie que les dépenses de base, comme l’inscription au Registraire des entreprises, les assurances… Nous recevons parfois une petite subvention de député, mais on parle de quelques centaines de dollars. Pour financer des projets plus structurants, nous faisons appel à des programmes de subvention. Pour des projets plus costauds, comme la publication d’un livre, nous faisons appel à des partenaires comme la Ville et la Caisse Desjardins du Mont-Saint-Bruno. Lorsqu’on veut soutenir des projets de mise en valeur, des activités régulières, nous avons besoin d’une source générale de revenus non liée à un projet encadré. Seule la vente de livres nous procure de tels fonds.