Pascal Horvath publie un premier roman
À corps défendant
Courtier d’assurances depuis un peu plus de 20 ans, l’espace d’un moment, Pascal Horvath troque son emploi à plein temps pour celui, à temps perdu, d’écrivain. L’automne dernier, le Grandbasilois a publié à compte d’auteur À corps défendant, un premier roman de 163 pages.
À corps défendant relate l’histoire d’un vieil homme de 82 ans qui, après avoir subi un malaise en quittant son domicile, se retrouve dans une ambulance pour un long trajet en direction d’un hôpital spécialisé. Le vieillard y va de ses réflexions, ses critiques de la société, ses souvenirs personnels tout en palabrant avec la conductrice, Mathilde Gagnon, et l’ambulancier qui veille à ses côtés, Antoine Charles.
Dans son texte, l’auteur explore un univers inconnu pour la plupart d’entre nous : l’ambulance. L’ambulance n’est pas un véritable lieu, pourtant, ce vieil homme qui reste anonyme pour le lecteur s’y retrouve. Histoire d’un personnage en huis clos accompagné de deux ambulanciers. « L’ambulance est un endroit neutre. On ne veut pas être dans une ambulance, on ne veut pas aller en ambulance, on ne veut pas s’y trouver à l’intérieur. Rares sont les gens qui apprécient de faire appel à l’ambulance », affirme Pascal Horvath, que le journal a rencontré.
En résulte un roman inclassable, à la limite du livre poétique, voire philosophique, mais rédigé avec rythme et pulsation, parsemé de jeux de structure entre chaque chapitre et parmi les mots. « Le plus beau compliment que j’ai reçu, c’est une amie qui m’a confié : « On y comprend ce qu’on veut bien y comprendre au moment de la lecture. » Pour moi, cela signifie que mon roman peut être lu et relu à plusieurs reprises. On peut le déposer, et en reprendre la lecture plus tard. Je suis fier de ça. »
En 2009, alors qu’il est bénévole au Salon du livre jeunesse de l’École Jacques-Rocheleau de Saint-Basile-le-Grand, Pascal Horvath rencontre une auteure qui lui suggère de s’inscrire à la Fédération québécoise du loisir littéraire (FQLL). Il suit les ateliers pendant une période de deux ans, tout en adhérant à des cours particuliers avec madame Aline Apostolska. « Pour écrire, il faut se balader entre le cérébral, c’est-à-dire la structure, et les tripes, c’est-à-dire l’émotion. Avec mes ateliers à la FQLL, j’ai appris la base de l’écriture. Mais je voulais en savoir plus, aller au-delà de la technique. Les cours avec Aline Apostolska m’ont apporté tout le volet de la structure rédactionnelle, la densité de mes chapitres, la recette des choses à faire et à ne pas faire. Sans ces formations, sans soutien ni aide, l’histoire de À corps défendant serait la même, mais elle serait beaucoup moins efficace », de poursuivre l’auteur. Quatre ans après le début de ses cours à la FQLL, Pascal Horvath venait à bout de son premier roman.
En tant que nouvel auteur, tout était expérience pour lui. Le travail de rédaction, bien qu’agréable, était tout aussi insécurisant. « L’écriture est très personnelle. J’y allais de mes feelings et mes idées. Le pire, c’est lorsque j’étais au travail avec une idée géniale ou un bon filon à coucher sur le papier. Lors de ces moments, il faut absolument donner vie à ses idées pour ne pas les perdre, pour ne pas les oublier », mentionne un Pascal Horvath qui s’empresse de ressortir une vieille facture de IGA parsemée de notes manuscrites.
À la demande spéciale de sa fille, Pascal Horvath est en train de plancher sur un deuxième roman, et dont le titre de chantier serait Noah et les ptérodactyles. Une histoire de gens ordinaires qui réalisent des choses extraordinaires.
« J’écris depuis que je suis adolescent. À l’université, je couchais sur le papier mes pensées et je faisais aussi du dessin. Lorsque je remettais des travaux ou des projets à mes professeurs, ceux-ci notaient dans la marge « Vous devriez écrire. C’est une force chez vous ». Au travail, je m’occupe des textes pour le site Internet, et j’envoie les lettres destinées aux clients. Mes amis ont hâte de lire mes courriels… Sans savoir quoi exactement, je me doutais bien qu’un jour, je ferais quelque chose de littéraire. »
Bien loin de son talent caché, Pascal Horvath a étudié la géographie physique.
Lorsqu’il regarde sa création littéraire, Pascal Horvath ne sait pas vraiment quoi en penser : est-ce un vide-mémoire, un message laissé aux enfants, une perte de temps, une aventure, quelque chose de concret? « Avec ce livre, je souhaite laisser une trace concrète de mon passage, laisser derrière moi une contribution au monde. Et qui sait, peut-être développer une deuxième carrière qui se prépare? » de conclure l’écrivain.
Le roman À corps défendant est disponible au coût de 20 $ à la librairie Citation, à Beloeil.