Mission sauvegarde pour le coeur villageois de Saint-Basile
Saint-Basile-le-Grand vient de procéder au rachat d’un édifice situé dans son cœur villageois, comme quoi cette partie de la municipalité garde une importance, et ce, même avec le passage du temps.
Tel un cadeau qu’elle s’offre en cette année qui marque son 150ème anniversaire, la Ville a fait l’acquisition du bâtiment situé sur un site qui a une grande importance historique pour Saint-Basile-le-Grand: le 200 rue Principale. C’est à cet endroit, à l’angle de la montée Robert et de la rue Principale, que l’on trouvait le magasin général de la municipalité.
Dans son livre Saint-Basile-le-Grand- son cœur de village, le président de la société d’histoire de la municipalité et conseiller municipal grandbasilois, Richard Pelletier, indique qu’après l’église, c’est sur le terrain du 200 rue Principale que « s’implante le tout premier commerce après la fondation de la paroisse. » À travers le temps, cet édifice a eu comme vocation une forge, qui « cèdera sa place à un magasin général qui deviendra hôtel puis bar. Dans tous les cas, c’est un lieu très fréquenté. »
Jusqu’aux jours qui ont précédé la pandémie de COVID-19, la bâtisse du 200 rue Principale était occupée par le bar Le Huard. Depuis, le propriétaire l’avait mise en vente pour la somme de 900 000$, montant qui a été proposé par Saint-Basile pour en faire l’acquisition.
Importance historique
Le cœur du village de Saint-Basile-le-Grand se situe dans le secteur autour de l’église, soit sur la rue Principale, près de la montée Robert. C’est dans les rues qui se situent autour que l’on trouve plusieurs bâtiments qui ont été construits au fil des années pour constituer ce à quoi la ville ressemble présentement. Bien qu’il n’ait pas de valeur patrimoniale en tant que tel, le bâtiment du Huard, qui a été reconstruit en 2006 à la suite de l’incendie qui l’avait ravagé, est situé à un endroit stratégique, notamment pour sa proximité avec la mairie, qui est l’édifice voisin. Les élus comptent utiliser le bâtiment afin de permettre la pratique de loisirs, ou encore pour des événements culturels.
Outre le 200 rue Principale, les autres lieux qui ont une importance historique dans le cœur de Saint-Basile sont entre autres l’église, ainsi que le presbytère et la mairie, sans oublier les bâtiments qui longent la montée Robert, de même que les maisons qui restent toujours en place sur la rue principale. Mais outre le Huard, deux autres bâtiments, qui font également partie du cœur de Saint-Basile et sont des immeubles qui ont marqué son histoire, ont été mis en vente durant la pandémie de COVID-19. Jusqu’à maintenant, ils n’ont pas encore trouvé d’acheteurs.
«Plus les gens vont le fréquenter, plus ils vont vouloir le conserver. »
-Richard Pelletier
Risque de démolition?
Les deux immeubles sont surtout connus pour leurs fonctions de restaurants, l’un nommé Le Vieux jusqu’en 2019 et l’autre nommé La Casquette jusqu’en 2013. « Aussitôt qu’on parle de bâtiment patrimonial en vente, il y a une inquiétude, ça c’est certain », dit M. Pelletier. « Tant que ce n’est pas complété, on va demeurer inquiets et vigilants. On s’est déjà opposés quelques fois à des démolitions, mais ce n’est pas évident, c’est très difficile à contrer. »
Si ces immeubles sont rachetés par un propriétaire qui ne voudrait pas nécessairement les garder dans leur état actuel et souhaitait procéder à une démolition, la Ville n’aurait d’autre choix que de contester la demande si elle ne convenait pas à ses orientations. Mais comme le dit M. Pelletier, il s’agit d’un processus qui est loin de garantir la préservation des immeubles.
Manque de dynamisme?
Questionné à propos du dynamisme du cœur villageois de Saint-Basile comparativement à celui du centre commercial qui se situe près de la gare, M. Pelletier estime qu’ « on ne peut pas faire la compétition avec un centre commercial. » Il ajoute que le cœur villageois de la municipalité a tous les éléments nécessaires pour attirer des visiteurs, de ses beaux bâtiments, en passant par ses grands arbres, ou encore sa rue principale. «Plus les gens vont le fréquenter, plus ils vont vouloir le conserver. »
M. Pelletier croit ainsi qu’il est souhaitable que le cœur villageois soit doté d’un cachet et d’une âme pour le caractériser, aspects qui vont permettre aux boutiques, espaces publics et immeubles historiques de la petite municipalité d’avoir davantage de visiteurs qui voudront découvrir les particularités de Saint-Basile.
Que pensez-vous de la place des municipalités dans la conservation de leur patrimoine bâti?