Mara Tremblay, amoureuse de la nature

Mara Tremblay est venue déposer ses instruments à Saint-Bruno-de-Montarville l’été dernier. Rencontre avec une amoureuse de la nature.
Mara Tremblay est née sur la Côte-Nord. Elle se souvient de ces longues soirées d’été où, petite, en compagnie de ses parents, elle s’étendait sur la pelouse et contemplait le ciel et les étoiles, les Perséïdes ; « C’était beau. Je suis en amour avec la nature; je m’émerveille facilement », raconte-t-elle.

Coup de cœur

Puis un jour arrive le déménagement à Montréal… « Après 30 ans, je trouvais que c’était assez. Il y a 10, 20 ans, je sortais davantage, j’avais des intérêts. Mais je suis une fille d’espace. À Montréal, il y a plus d’humains que d’arbres! Les arbres, c’était un manque. J’ai besoin de nature plus que ça. C’est pour cette raison que Saint-Bruno est vite devenue un coup de cœur. Ici, même sur la 116, ça sent bon! » de lancer l’artiste en entrevue avec le journal Les Versants.
Rencontrée dans un café, elle s’assoit devant une grande fenêtre qui donne rue Montarville. Le rendez-vous a lieu en fin d’après-midi, et le soleil est déjà sur le point de disparaître derrière l’horizon. En plein milieu d‘une phrase, elle s’écrie : « Regarde ça! Le coucher de soleil à Saint-Bruno, c’est malade! »
Mais pour cette nouvelle Montarvilloise, l’amour de la nature ne se limite pas uniquement aux couchers de soleil quotidiens et à tous ces arbres qui grandissent sur le territoire. Il y a aussi cette histoire de contemplation du ciel et des étoiles qui remonte à son enfance. Ce qui nous amène à Cassiopée, la constellation en forme de W.

Cassiopée…

« Ma fascination pour le ciel et les étoiles s’est poursuivie », relate Mara Tremblay. Avec des amis qui tripent étoiles et planètes autant qu’elle, elle contemple le ciel à l’aide d’un télescope. Pendant que l’un d’eux scrute le ciel, un autre jette un œil dans le livre d’astronomie qu’ils traînent avec eux. « Je cherchais toujours Cassiopée, comme un guide. Aujourd’hui encore, tant que je ne la trouve pas, je ne suis pas bien. Avec le temps, un amour est né. C’est ce qui me touche, la connexion est toujours là; partout où je me déplace dans le monde, Cassiopée est toujours là. Peu importe. »

« Saint-Bruno est vite devenue un coup de cœur. » – Mara Tremblay

La célibataire explique que si un jour elle est amoureuse de quelqu’un d‘autre, il faudrait que ce soit une relation plus forte qu’avec la nature. « Afin que je puisse m’épanouir complètement. » En entrevue, elle dira que l’amour est d’ailleurs son premier vecteur d’inspiration pour écrire des chansons.

… et Cassiopée

Car en plus d’être émerveillée par la nature et de vivre à Saint-Bruno avec son garçon de 15 ans, Mara Tremblay est également une artiste. Une artiste qui se « considère plus musicienne que chanteuse », et qui compte 30 ans de carrière. En novembre dernier, elle a fait paraître Cassiopée, l’album, qu‘elle a réalisé. Un septième disque solo, sorte d’hommage à Cassiopée, celle qu’on retrouve parmi les étoiles, et de relecture du mythe. Certains des titres ont été composés dans un chalet à lac Notre-Dame, avec fenêtre qui donne sur le plan d’eau (encore la nature). Un album et des chansons, qui ont été « créés pour être joués sur une scène, devant un public ». La particularité de Cassiopée est la collaboration de ses deux fils, d’abord Victor à la batterie (il suit sa mère sur scène depuis trois ans comme batteur), ensuite Édouard, qui a signé deux des plages du disque, « Avec le soleil » et « Entre toi et moi ». Pour la maman, il était important d’avoir ses enfants avec elle. « Nous avons une grande complicité; ils me complètent. Lorsqu’Édouard, le plus jeune, partira, il me manquera un morceau. Je suis plus entière lorsqu’on se retrouve tous les trois. »
Mara Tremblay a fait ses premiers pas comme musicienne accompagnatrice, derrière une basse, une mandoline, un violon, sur la scène musicale avec les Nanette Workman, Les Colocs, Mononc’ Serge, Lhasa de Sela… Elle joue aussi dans quelques groupes, Les Maringouins en 1991, et ensuite les Frères à Ch’val en 1994. Son premier effort solo se concrétise en 1999 : Le chihuahua remporte alors trois statuettes Félix. Son quatrième opus, Tu m’intimides, sort en 2009 et est nommé par plusieurs critiques spécialisés « comme l’un des meilleurs albums de la décennie ». Un tournant dans la carrière de Mara Tremblay : « C’est une époque où je vivais un deuil. J’ai perdu ma mère et j’ai appris mon diagnostic de bipolarité. C’est difficile de perdre une mère. Depuis, je me suis réparée », conclut-elle.

QUESTION AUX LECTEURS :

Quel est votre rapport à la nature?