Les vieux objets de David Émond-Ferrat et Paskale Jobin

Seconde main, un projet de websérie

Croyez-vous en l’âme et aux souvenirs des vieux objets? C’est la prémisse de Seconde main, un projet de websérie de deux Montarvillois, David Émond-Ferrat et Paskale Jobin.
Et maintenant, si vous aviez la possibilité d’interagir avec les âmes de ces articles, connaître leur vécu, auriez-vous plus de difficulté à vous en départir? C’est la question que se posent David Émond-Ferrat et sa compagne Paskale Jobin. Ceux-ci sélectionnent de vieux objets pour décorer leur appartement de Montréal. « Il y a tellement de vieilles choses abandonnées sur le Plateau! » lance celui qui écrit des histoires depuis l’âge de cinq ans. Fasciné par le temps, il choisit (un terme qu’il privilégie à « collectionne ») l’horloge ancienne comme l‘un de ses objets les plus précieux. « Mon oncle est un grand collectionneur d’antiquités. Récemment, il m’a donné une horloge grand-mère, dont l’histoire reste à approfondir. C’était sa première acquisition en tant que collectionneur quand il a eu 18 ans. »

« Elle donne le pouls visuellement de ce que sera la websérie. » -David Émond-Ferrat

Paskale Jobin parle plutôt d’un cadre dans lequel les photos de ses ancêtres sont accrochées. « Nous l’avons restauré et derrière les images, il y avait un portrait peint à l’intérieur. »

Seconde main, la websérie

Seconde main relate l’histoire de Marion, personnage au don particulier interprété par la comédienne Léane Labrèche-Dor, et de son intérêt pour les objets anciens. À la suite de deux idées embryonnaires qui se sont fusionnées, Paskale Jobin et David Émond-Ferrat coréalisent et coscénarisent Seconde main. Un projet qui cherche encore à obtenir du financement auprès du Fonds indépendant de production. Cinq épisodes de huit minutes constitueraient la première saison. Quant à la deuxième, elle est écrite dans la tête des deux collègues. Depuis le 1 mars, une bande-annonce est disponible en ligne sur Facebook. « Elle donne le pouls visuellement de ce que sera la websérie », informe David Émond-Ferrat, en entrevue avec Les Versants.

Les deux créateurs travaillent avec la boîte de production Amalga, à qui l’on doit notamment la série Feux, Olivier et le long-métrage Trip à trois avec Martin Matte.
Dans la websérie, l’habitation de Marion est en réalité l’appartement des deux Montarvillois qui vivent actuellement à Montréal. La plupart des objets qui s’y trouvent leur appartiennent, mais servent très bien Seconde main. « Marion fait face à la solitude dans son appartement. Pour elle, se retrouver au cœur des histoires de chacun des objets qui prennent vie, qui l’accompagnent, est apaisant. Ils viennent meubler le vide de son existence, pallier son deuil », raconte Paskale Jobin, qui a résidé à Saint-Bruno-de-Montarvile de nombreuses années. « Mais même si l’objet s’humanise, il ne parle pas. Il ne peut pas contredire Marion. C’est quelque chose qu’elle apprécie. Un trait de caractère à ne pas négliger dans le récit », poursuit la jeune femme, une artisane du meuble et directrice artistique.
David Émond-Ferrat admet quelques similitudes avec La belle histoire d’une vieille chose, un album jeunesse de son père, l’écrivain montarvillois Louis Émond. « Il y a quelques idées qui se rejoignent. Comme pour les objets, qui prennent de l’âge, il faut prendre soin de nos grands-parents. Je crois que c’était l’idée de base de mon père pour La belle histoire d’une vieille chose ».

« Laisser sa trace avec un minimum d’empreinte »

C’est la devise de Seconde main, qui vient appuyer une autre idée derrière le projet. Parce qu’au-delà des vieux objets et de leurs âmes, il y a aussi cette thématique de récupération, de développement durable. « Notre idée, c’est de faire la différence sur notre diminution d’empreinte carbone pendant le tournage de la série, souligne Paskale Jobin. En ce sens que notre production va engendrer des coûts; nous souhaitons les diminuer. »
Pour ce faire, les deux artisans misent sur les partenariats. Par exemple, assurer le déplacement des comédiens en voitures électriques de Téo taxi, visiter le Village des Valeurs pour le prêt de costumes et de pièces du décor, collaborer avec de petits commerces… « Notre idée est d’acheter le moins possible, de ne pas jeter et d’utiliser tout ce que nous avons à notre disposition. À la fin, redonner à la société, si ce n’était pas un prêt », abonde David Émond-Ferrat, qui a vécu à Saint-Bruno-de-Montarville près de 25 ans.
D’ailleurs, le réalisateur se souvient d’avoir procédé à plusieurs tournages sur la rue Saint-Jacques, près de l’église, et face à l’une des rares maisons de cette route; une « maison magique, une maison avec une âme ». « Il y a quelque chose avec cette municipalité qui vient chercher mes valeurs : le souci du patrimoine architectural. Je trouve l’idée inspirante », de conclure le cinéaste.

QUESTION AUX LECTEURS :

Quel est l’objet le plus ancien que vous possédez?