L’écrivain au cœur d’enfant
Le Montarvillois Louis Émond
L’auteur de romans jeunesse Louis Émond était à la librairie Le Fureteur de Saint-Lambert le jeudi 20 octobre dernier afin de procéder au lancement de ses deux nouveaux titres : Le monde de Théo et Trooooooooooop long!. Lors de la séance de dédicaces, le Montarvillois était accompagné de Philippe Béha et Julie Miville, les illustrateurs respectifs des deux ouvrages maintenant sur les rayons.
Louis Émond se considère encore aujourd’hui comme un grand enfant. L’Halloween et la fête de Noël sont des moments dans l’année qu’il apprécie encore beaucoup, des événements qui lui permettent de sortir de son existence plus terre à terre, de redevenir enfant et de s’éclater. « C’est effectivement une belle période de l’année! Lors de la séance de signatures à Saint-Lambert, j’étais accompagné de Julie et Philippe; il y a ce lien entre nous, cette connexion qui nous relie. En dedans, nous sommes encore des enfants qui ont envie de rêver; je suis encore un p’tit gars! C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle je rédige de la littérature jeunesse. J’ai encore cet émerveillement; je n’écris pas pour les adultes parce que ce que j’ai à dire s’adresse aux enfants », explique le romancier de Saint-Bruno-de-Montarville, que le journal Les Versants a rencontré chez lui.
Le monde de Théo
En collaboration avec l’illustrateur Philippe Béha, Louis Émond présente Le monde de Théo, un album tout en couleurs de 44 pages publié aux éditions Hurtubise. La synergie entre les deux artistes donne une fable écologique pleine d’espoir, là où la vie et l’amour l’emportent sur la solitude et la mort. L’éclatement des couleurs et les formes splendides des illustrations de Béha servent à merveille le texte riche et poétique de Émond. « Il y a trois ou quatre ans, Philippe Béha m’a approché pour que je pense à une histoire qui collerait à ses dessins. J’ai eu quelques flashs, qui sont finalement devenus des romans. Et un jour, chez mon ami Robert Soulières, il y avait cette sculpture de Béha qui m’a grandement inspiré pour le véhicule que le personnage de Théo se construit afin de survoler la planète et partir à la découverte d’une autre âme. C’est un peu la genèse du Monde de Théo. Cette sculpture, et aussi la lecture du roman La Route, de Cormac McCarthy. Je souhaitais faire le pendant de cette histoire, la prémisse d’être seul au monde après un événement majeur, mais avec un regard plus frais, plus optimiste », de mentionner Louis Émond.
Une deuxième collaboration entre les deux hommes devrait voir le jour.
Trooooooooooop long!
Publié chez Soulières Éditeur dans la collection Ma petite vache a mal aux pattes, le court roman pour enfants Trooooooooooop long! relate l’histoire de Zou, une petite fille bien impatiente, qui déteste attendre, surtout quand c’est pour recevoir la poupée Alice BlaBla qu’elle a demandée en cadeau, et ce, même s’il ne reste que six jours avant la fête de Noël. Zou usera alors de divers moyens pour faire accélérer le temps, mais sans succès…. sauf pour les deux derniers jours! Pourquoi? « C’est ma filleule Lou qui m’a inspiré cette histoire. Elle habite en Europe et je lui avais promis de lui écrire un récit. Morceau par morceau, chapitre par chapitre, je lui faisais parvenir le tout. À la fin, j’ai découvert que je tenais quelque chose qui s’apparentait à un petit roman. J’en ai fait une réécriture et maintenant, Zou est un personnage que j’ai bien envie de revoir dans un deuxième livre. » Les illustrations sont de Julie Miville, une éducatrice montarvilloise qui, au début des années 2000, donne naissance aux Affreux, de colorés personnages apparaissant dans trois albums. Trooooooooooop long! est le premier roman qu’elle illustre. « Julie a ce côté espiègle et drôle de Zou, et ça se transpose dans ses dessins », souligne celui pour qui le temps est une véritable préoccupation.
Louis Émond est à l’emploi du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Enseignant à l’École de Montarville dans les années 80, il effectue plusieurs visites d’auteur pour parler de sa passion. Il a encore une bonne quantité de projets en tête, notamment une autre histoire de Noël, qui verront tous le jour. Il s’exclame : « Ma vie au MELS ne sera pas éternelle… »
Enfin, selon lui, pour devenir un bon auteur jeunesse, il faut posséder une bonne mémoire et un sens de l’observation très aiguisé, être resté jeune et avoir une joie de vivre, et profiter d’une plume alerte, punchée, vivante : « Il y a un lien ténu entre l’auteur jeunesse et son enfance. Il faut se souvenir de ce que l’on aimait enfant et s’y laisser guider. »