Le roman d’hiver d’Éloïse Simoncelli-Bourque
Poudreries
La Montarvilloise Éloïse Simoncelli-Bourque publie son deuxième roman, Poudreries, aux Éditions Fides. Une partie de l’intrigue, elle, se déroule et s’inspire des alentours du mont Saint-Bruno et de son passé.
Parfois, lorsque la température le permet, Éloïse Simoncelli-Bourque écrit dans le parc du mont Saint-Bruno, sur une table à pique-nique. L’hiver, elle peut aussi rédiger quelques lignes bien assise au salon de thé du Vieux Moulin. Mais, bien que certains pans de son histoire se trament au parc du Mont-Saint-Bruno, que le chemin De La Rabastalière et le rang des Vingt-Cinq soient empruntés par les automobilistes, que la Société d’histoire de Montarville soit aussi évoquée, la romancière soutient que son nouveau livre n’a pas été écrit à la montagne. « Pas totalement. Quelques pages, sûrement, oui. Mais Saint-Bruno est un territoire que je connais intimement. Ça fait cinq ans que je côtoie la montagne; c’est un lieu que j’aime et qui m’a inspiré cette histoire. Pour toutes ces raisons, c’était plus facile de décrire les lieux, et ce, même si je ne m’y trouvais pas toujours pendant la rédaction », mentionne en entrevue Éloïse Simoncelli-Bourque.
Elle s‘est aussi inspirée d’un fait divers survenu à Saint-Bruno-de-Montarville, une maison incendiée près du lac du Moulin et la tragédie entourant la famille Pease. « Pour moi, écrire est un “hobby” que j’aime et qui m’apporte beaucoup, avance Éloïse Simoncelli-Bourque. Dans l’écriture, il y a cette part de créativité qui permet à l’auteur, tel un dieu, de créer et de faire évoluer des personnages dans un petit univers inventé. Mais au-delà de ça, il y a aussi des moments satisfaisants qui se déroulent parfois durant la rédaction. »
« Ça fait cinq ans que je côtoie la montagne; c’est un lieu que j’aime et qui m’a inspiré cette histoire. » – Éloïse Simoncelli-Bourque
Par moments de satisfaction, l’écrivaine évoque l’idée de développer ou de formuler des phrases de façon juste. « Il y a une certaine satisfaction à aller chercher l’exactitude dans le choix des mots, dans la formulation d’une phrase, dans le travail de l’écriture. »
Poudreries n’est pas la suite de Crachin, le premier bouquin de la romancière, également disponible chez Fides et paru à l’automne 2016. Par contre, on y retrouve certains personnages, comme la journaliste Élisa Morinelli, Hugue Brisset, Martin Lemay, l‘inspecteur Scolvic.
Pour celle qui est enseignante au primaire, la rédaction de Poudreries était aussi l’occasion de se réinvestir dans la vie de ces personnages. « Je me suis attachée à eux et à leur univers. Je souhaitais les développer et les faire évoluer à la suite de leurs expériences dans Crachin », poursuit la Montarvilloise.
Dans un chassé-croisé bien mené, Éloïse Simoncelli-Bourque alterne entre le meurtre d’un neuropsychiatre dans sa demeure du mont Saint-Bruno, la découverte de carcasses de chevreuils sanguinolentes dans le boisé à proximité, la descente aux enfers d’une jeune adolescente fugueuse et toxicomane (la poudrerie du titre n‘évoque pas seulement la poudre blanche hivernale), l’univers trouble de l’industrie pharmaceutique.
Ce dernier aspect de l’intrigue, l’industrie pharmaceutique, conduisant l’auteure à mener à bien l’une de ses appréciations personnelles lorsqu’elle pose ses histoires sur le papier : « Présenter une fiction porteuse de réflexion critique, pousser plus loin certaines réflexions, sociales et environnementales, poser des questions. »
Éloïse Simoncelli-Bourque se qualifie de lectrice boulimique. C’est d’ailleurs ce qui l’a poussée à essayer la carrière d’écrivaine. Elle soutient qu’elle n’a pas la prétention d’écrire de la grande littérature, mais selon elle, « il se publie de tout, pour tous les goûts ». Quand elle n’est pas plongée dans la lecture d’un roman noir, entre l’enseignement, la vie de famille et la course à pied, elle pianote sur son clavier d’ordinateur portable en vue de mettre en pages un troisième titre, qui portera cette fois sur l’industrie de l’armement et le printemps rwandais. Éventuellement, elle entamera un quatrième volume. Un pour chaque saison de l’année. « Crachin représentait l’automne. Mon deuxième, Poudreries, se déroule l’hiver. Ainsi de suite. Pour celui que je suis en train de concevoir, de nouveaux personnages côtoient des personnages actuels. Élisa s’apprête à vivre des choses personnelles qui la feront cheminer de nouveau… »
Un cycle à suivre.
QUESTION AUX LECTEURS :
La nature vous inspire-t-elle?