Le potentiel d’une nouvelle vie pour Rébecca Mathieu
Rouge pouvoir chez Joey Cornu Éditeur
Deux ans après la parution de son premier roman, Amadentelle, Rébecca Mathieu publie Rouge pouvoir, à nouveau chez Joey Cornu Éditeur. L’auteure a rencontré le journal pour parler de cette histoire de science-fiction et d’esclavage qui se déroule en 2097 sur la planète Régalia.
La Terre, 2097. Des milliers de gens disparaissent quotidiennement dans d’étranges circonstances. Le jeune Gareth, le héros de l’histoire, ne fait pas exception : il est lui aussi amené de force sur Régalia, une planète désertique aux deux soleils, qui rappelle celle de Tatooine, dans La Guerre des étoiles, mais où des extraterrestres humanoïdes exploitent des races intelligentes pour extraire une curieuse pierre bleue. « La publication de Rouge pouvoir est pour moi la fin d’une exception, en ce sens qu’en tant que premier roman, Amadentelle n’était finalement pas un hasard. Mais c’est aussi le début du potentiel d’une vie d’écrivaine où j’écrirais longtemps tout en ayant un travail à temps partiel », mentionne Rébecca Mathieu, une jeune romancière de 24 ans de Saint-Basile-le-Grand.
Alors que son premier bouquin traitait d’environnement, le deuxième aborde notamment le thème de l’esclavage. « Beaucoup de gens croient encore que c’est quelque chose du passé, mais c’est un problème encore d’actualité et très pernicieux. Ça existe, mais pas nécessairement sous nos yeux, et les gens donnent l’illusion que ça ne se passe pas du tout. C’est la raison pour laquelle j’ai campé mon histoire sur une lointaine planète. Sans vouloir faire de la propagande, je tenais à faire un rappel sur l’esclavage avec Rouge pouvoir. Passer un message », explique Rébecca Mathieu, qui en sera cet hiver à une dernière session avant le bac en traduction à l’Université Concordia.
En rédigeant son récit dans une époque si lointaine, sur un autre monde et à propos d’une race extraterrestre, Rébecca a profité de ce côté science-fiction de son histoire pour inventer quelques mots et ainsi créer la langue des Régaliens (adnar, seritz, motzer…), et ajouter une autre race d’esclaves à son intrigue, les Tala’Shans, des explorateurs de l’espace aux allures félines. Lorsque l’action se déroule sur Terre, au début et à la fin du bouquin, l’auteure a mis le paquet pour bien définir le futur : la tenue d’une 3e Guerre mondiale en raison de l’eau potable, par exemple, mais aussi quelques inventions, comme le train surmarin, les villas au-dessus des nuages, les voyages vers Mars et bien d’autres. « C’est assez facile de créer et d’imaginer cet avenir, mais je dois me souvenir d’insérer ces détails dans mes histoires », poursuit celle qui écrit d’abord pour se faire plaisir.
Amorcée alors qu’elle était âgée de 17 ans, la première partie de son manuscrit n’est demeurée longtemps qu’un fichier d’ordinateur. Ce n’est que six ans plus tard, en stage d’assistante de langue française en Allemagne, qu’elle a décidé de reprendre l’écriture de son histoire sur les Régaliens, les humains esclaves et cette lointaine planète aux deux soleils. « Je ne laisse jamais un manuscrit incomplet. Lorsque j’ai arrêté la première fois, j’avais établi que ce n’était pas la bonne période de ma vie. Ç’a été une excellente chose parce qu’aujourd’hui, le résultat final me satisfait. Mon écriture a évolué : l’action s’enchaîne davantage et il y a moins de périodes de réflexion qui s’éternisent. »
C’est la raison pour laquelle elle dédie son livre « au temps qui passe et aux réflexions qu’il apporte ».
Prolifique Rébecca Mathieu
Après Amadentelle et de Rouge pouvoir, Rébecca Mathieu a mis sur le papier trois histoires en anglais et autant en français. Celles-ci restent pour le moment non publiées, mais les manuscrits ont été envoyés à des maisons d’édition : « J’écris en anglais parce que c’est un défi, parce que ça me permet de pratiquer la langue. » L’un d’entre eux, dans la langue de Molière, se déroule 500 ans dans le futur.
Conseils
Avec autant de mots couchés sur le papier, Rébecca, qui tape à l’ordinateur de 2 500 à 3 000 mots par jour, s’est permis quelques conseils aux apprentis écrivains qui ne vont pas toujours jusqu’au bout de leurs projets : « Il faut lire. On n’apprend pas à écrire sans lire. Pour arriver à terme avec son histoire, il faut bâtir un plan et le suivre, se donner une date de début, mais aussi des objectifs à court terme, chaque semaine. Et être régulier dans sa rédaction. »
