Le poème final de Pierre Poulin-Piel

Pierre Poulin-Piel a mis en branle et animé sa 20e et dernière Soirée Harpe et poésie le 28 avril dernier, à Saint-Basile-le-Grand. Le bénévole rentre chez lui et se retire de la vie publique.

« Je suis content de ce que j’ai fait. Tout est positif. Le bateau rentre au quai », commente Pierre Poulin-Piel, que le Journal de Saint-Basile a rencontré dans un café. 

L’année 2023 marquait la 20e rencontre des poètes. Vendredi, ce sont 39 d’entre eux qui se sont présentés au micro pour lire quelque 80 poèmes classés par thèmes. Pendant la lecture, les troubadours étaient accompagnés par les mélodies de la harpiste Myriam Reid. Une habituée de la Soirée Harpe et poésie.

« Je me suis retiré avec élégance, sous l’air de Si fragile, de Luc De Larochellière. »
– Pierre Poulin-Piel

Le fondateur de ce rendez-vous culturel, Pierre Poulin-Piel, s’est donné le droit de lire le dernier poème de la soirée, Rideau de scène. « C’était une façon de mettre en scène ma sortie », résume le Grandbasilois.  

Benoît Sauriol, celui qui lui succède dans l’organisation des futures Soirées Harpe et poésie, était à ses côtés. À mesure qu’il lisait les dernières lignes de son poème, Pierre Poulin-Piel se reculait de la scène, comme s’il s’effaçait derrière le rideau. « Je me suis retiré avec élégance, sous l’air de Si fragile, de Luc De Larochellière. »

L’été dernier, en Gaspésie, Pierre Poulin-Piel a pris la décision qu’il s’agirait de sa dernière participation en tant que maître d’œuvre et maître de cérémonie de la Soirée Harpe et poésie. Le bénévole a décidé de privilégier sa santé. Rappelons qu’il a fondé, puis mis en place l’activité sur le territoire de Saint-Basile-le-Grand au cours des 20 dernières années. « J’étais confortable avec ma décision prise l’an dernier. Ma santé ne va pas tellement mieux depuis, alors je souhaite m’y consacrer. Je suis serein », dira-t-il devant sa tasse de café. 

Larmes

À quelques reprises durant l’entrevue, des larmes apparaissent dans ses yeux. Lorsqu’il parle de la présence, à la Soirée Harpe et poésie, de son frère et de sa sœur. Puis lorsqu’il évoque le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard, « qui a toujours été là, même pendant ses années comme député
fédéral ».   

Il insiste pour dire qu’il ne met pas un terme à son écriture et qu’il continuera de produire des poèmes. D’ailleurs, il compte bien proposer certains d’entre eux pour la Soirée Harpe et poésie en tant que participant. « Ça fait 70 ans que j’écris. Je suis le gars le plus heureux au monde. J’ai atteint une étape. »

Hommage…

Quand on lui demande si la Ville devrait nommer la future Maison de la culture à son nom, l’homme barbu éclate de rire. « Mon amoureuse a eu la même idée…, amorce-t-il. Moi, je ne demande rien. Mais ce serait flatteur. »