Le bonheur au Saint-Denis pour deux Montarvilloises

Deux chanteuses de Saint-Bruno, Ève Dessureault et son élève Mylinh Roy, font partie de la distribution de la comédie musicale La Mélodie du bonheur, de Grégory Charles. Des représentations sont prévues au Théâtre Saint-Denis jusqu’au 14 janvier.  

Mylinh est âgée de 7 ans et joue le rôle de Gretl, l’un des enfants von Trapp. Elle est de toutes les représentations en anglais et en alternance en français. La jeune fille apparaît sur l’affiche du spectacle, qui donne sur la rue Saint-Denis à Montréal. « Je suis fière et excitée!, exprime la fillette quand on évoque son visage sur l’affiche principale. Je m’amuse, mais je travaille fort quand même. Je suis contente de ce qui m’arrive. »

Ève Dessureault campe le rôle de Sœur Margaretta dans la version anglaise de la production et en alternance dans la version française. Elle joue aussi la doublure de Mère Abbesse (Mère Supérieure), opportunité qu’elle qualifie de « beau défi supplémentaire qui s’offre à moi et un beau signe de confiance ». Pour elle, il s’agit d’une première expérience en comédie musicale. « C’est énorme comme expérience de vie! On parle d’une très grosse production qui s’étend sur plus plusieurs dates et à laquelle plusieurs personnes sont impliquées. Mais c’est aussi un gros sacrifice familial, du moins au début, confie la maman. Par contre, mon garçon a une maman heureuse, alors j’ai un fils heureux! »

Rappelons qu’Ève Dessureault s’illustre dans l’univers de l’opéra. « C’est presque de l’opéra. Le style de chant, la musique, c’est très proche. J’ai toujours eu une passion pour les comédies musicales, mais à un moment, j’ai bifurqué vers l’opéra, que j’adore chanter. »

Quelque 1300 personnes ont auditionné pour l’un ou l’autre des rôles. Ève Dessureault enseigne le chant. Pour les auditions de La Mélodie du bonheur, elle a amené avec elle cinq de ses élèves, dont Mylinh. Certains élèves de la professeure se sont rendus loin dans le processus. Mais au final, seules Mylinh et Ève ont reçu l’appel tant attendu. « Je jugeais un concours de chant lorsque nous avons appris la nouvelle. D’abord Mylinh, puis un peu après, moi. Nous étions toutes les deux très contentes. Nous avons fêté ça avec une crème glacée », raconte l’adulte en regardant l’enfant assise près d’elle.

« C’est énorme comme expérience de vie! » – Ève Dessureault

Amorcées au mois d’août à l’Oratoire Saint-Joseph, les répétitions se poursuivent ainsi jusqu’en novembre. Des répétitions intensives de 9 h à 22 h ont ensuite lieu au Théâtre Saint-Denis jusqu’à la première. Mylinh ne va plus à l’école. Une enseignante se déplace à la maison pour s’assurer du suivi avec les leçons et les devoirs de l’élève. « Je ne vais plus à l’école depuis hier », confirme-t-elle en entrevue. En temps normal, Mylinh est en 2e année à l’école De Montarville. « Elle a une maman très disponible, qui s’investit dans le projet et qui prend ça à cœur. Je trouve ça génial qu’elle permette à son enfant de vivre cette belle expérience », souligne Ève Dessureault.

D’abord une comédie musicale adaptée du livre de Maria Augusta Trapp et présentée à Broadway en 1959, La Mélodie du bonheur fait ensuite la transition au cinéma. The Sound Of Music est projeté au grand écran en 1965 avec entre autres Julie Andrews et Christopher Plummer. Le film fait partie de ces classiques au même titre que Le Magicien d’Oz ou Autant en emporte le vent.

Ève Dessureault rappelle que les enfants occupent une grande place dans l’histoire de La Mélodie du bonheur. « La musique de ce film, c’est du gros bonheur. Les classiques, les enfants les chantent tous », commente-t-elle, puis d’ajouter qu’elle a été bercée par le film pendant plusieurs années. « C’est un film que j’ai vu plusieurs fois et que j’ai revu avant de m’investir dans le projet. Je me suis rendue compte que je ne l’avais jamais regardé au complet. Ce n’était pas une tradition, mais ça va le devenir. Mon fils en est dingue en ce moment! Il le demande souvent. »

Évolution d’une enfant

En tant que professeure de chant, Ève est ravie de faire partie de cette distribution en même temps que l’une de ses protégées. Selon elle, c’est un privilège de vivre cette aventure en duo. Mylinh avait 5 ans lorsqu’elle a entamé ses cours avec Mme Ève. Elle complimente la fillette, qui « possède une voix adorable, apprend vite et se débrouille avec les plus vieux comédiens ». De son côté, Mylinh apprécie celle qui lui apprend à chanter, parce qu’elle s’amuse tout en apprenant. « Mes élèves, ce sont comme mes enfants. Je suis privilégiée de vivre ça avec elle. Ça me permet de voir l’évolution de cette petite fille, en tant que chanteuse et comédienne. C’est beaucoup de fierté. »

Après Montréal, le spectacle se déplacera à Québec au mois d’août prochain pour une série de représentations à la salle Albert-Rousseau.