L'artiste SÜ expose

Galerie Le Livart

La peintre SÜ, de Saint-Bruno-de-Montarville, fait partie d’une exposition regroupant 25 artistes en arts visuels. Elle est à la galerie Le Livart, à Montréal, du 25 octobre au 5 novembre; un vernissage aura lieu ce dimanche 29 octobre, de 13 à 17 h.
Sur place, SÜ présentera quatre œuvres, celles qui composent sa série Échanges ombilicaux, réalisées en l’honneur de Terre-Mère Gaïa, explique l’artiste.
Avec Mon maître l’arbre, SÜ a souhaité faire honneur à la nature : « Il contemple sa progéniture reliée à lui par des échanges ombilicaux ininterrompus, représentés par des cordes qui conservent précieusement l’ADN de Terre-Mère.»
Avec Move, dont la source d’inspiration a été la chanson « Stairway To Heaven » de Led Zeppelin, la créatrice soutient que des galaxies s’exondent du sein de Gaïa, alors que la planète Terre cherche une voie de sortie. « Empruntera-t-elle l’escalier menant au Soleil pour sortir de l’univers? » se questionne la Montarvilloise, dont le véritable nom est Suzanne Fortin.

« Les causes sociales me touchent au plus profond de mon être. Le sort réservé aux immigrants n’est pas sans me rappeler toutes les années vécues en Afrique. » – SÜ

L’œuvre Les migrants ne savent pas nager a été créée en mémoire de tous les migrants qui se sont noyés en mer en essayant de fuir une situation de vie insupportable. L’accent est mis sur le décès d’Aylan Kurdi, petit Syrien de trois ans trouvé mort sur le bord de l’eau. SÜ précise sa pensée : « Les causes sociales me touchent au plus profond de mon être, mentionne-t-elle au journal Les Versants. Le sort réservé aux immigrants n’est pas sans me rappeler toutes les années vécues en Afrique. Fuir un pays démoli par la guerre, voir des personnes tout perdre, même leur vie et, de désespoir, monter dans une barque qui les conduit la où la mer reprend ses droits, sont des coups durs qui dépassent la frontière de mon âme. À la suite de la noyade du petit Syrien Aylan Kurdi, mon cœur a chaviré et l’urgence de crier mon ressenti s’est fait écho sur un canevas. »
Enfin, avec Flammes jumelles, quatrième et dernière œuvre de la série Échanges ombilicaux, SÜ dit s’être inspirée de l’expression « À chacun son alter ego éthéré ».
Pour l’artiste, ces quatre productions sont des « œuvres imposantes dont la profondeur de chacune rend justice aux trois dimensions ».

Des artistes au Carrousel du Louvre

Par ailleurs, il est à noter que le fil conducteur de cette exposition collective repose sur le fait que la plupart des artistes participants ont été choisis, au cours des dernières années, par la Société nationale des beaux-arts de Paris (SNBA) et invités à vivre l’expérience d’exposer au Carrousel du Louvre, à Paris. SÜ était de l’aventure en décembre 2016. « Être sélectionnée par la SNBA m’a donné une poussée de confiance en soi. La reconnaissance de mon art quelque peu unique par cette association alimente l’adrénaline artistique, sans compter la porte ouverte sur le monde! » ajoute celle pour qui représenter son pays à titre de membre de la délégation canadienne a été un honneur.
Issue de cette expérience, l’Association Inukshuk-Com2art a créé un pont entre les continents, présentant, pour la première fois, une rencontre artistique qui regroupe les anciens et les nouveaux membres des délégations canadiennes auprès de la SNBA.
Les artistes exposant à la galerie Le Livart (3980, rue Saint-Denis) proviennent notamment de l’Allemagne, de la Nouvelle-Calédonie, de la France, de la Russie et du Canada (Ontario, Québec).