La thérapie par l’art
Le journal Les Versants a rencontré la présidente d’honneur de l’exposition L’Âge d’art, Line Desrosiers, une femme qui, malgré la maladie et un séjour de sept mois à la Maison Victor-Gadbois, s’est remise à vivre et à s’adapter au jour le jour.
« En 2005, une tumeur dans la moelle épinière, suivie d’une opération, m’a privée de la sensibilité de mes mains. J’ai dû m’adapter pour conserver mon plaisir de peindre. Je suis passée du personnage au paysage, du pinceau à la spatule et de l’huile à l’acrylique », explique madame Desrosiers. Mais, en mars 2010, une mauvaise chute sur la glace vient créer un choc spinal important qui la paralyse temporairement des pieds à la tête. Encore une fois, elle adapte son art en raison d’une capacité réduite de mouvements. À la fin d’août 2010, la tumeur saigne, causant d’importants dommages à l’ensemble de son corps, à un tel point que madame Desrosiers est admise à l’unité de soins palliatifs de la Maison Victor-Gadbois, en route vers la mort. « Lorsqu’une personne du centre m’a offert la possibilité de peindre dans la chambre que j’occupais, j’ai instantanément senti mon énergie vitale reprendre le dessus. Avec une capacité très limitée et d’excellents amis, j’ai retransformé ma façon de peindre et me suis laissée aller de plus en plus dans l’intuition et l’émotion du moment présent : un élément important de ma guérison. » Aujourd’hui, Line Desrosiers est toujours en récupération et s’adapte quotidiennement en fonction de ses capacités afin de continuer à recevoir les bienfaits du plaisir de créer sous toutes ses formes. Elle a quitté la Maison Victor-Gadbois après un séjour de sept mois, et réside maintenant dans un CHSLD de Contrecoeur. « Les médecins ne peuvent plus rien pour moi, ma tumeur est trop mal placée. Ce serait trop dangereux de tenter quelque chose. Mais avec l’art, mon système s’est remis à fonctionner; la peinture est en grande partie responsable de mon retour à la vie. »