La Sépaq en mode attraction
Les parcs nationaux de la Sépaq développent depuis plusieurs années différentes stratégies pour rendre de plus en plus attractifs ces espaces de préservation où public et environnement doivent rimer ensemble dans des milieux à protéger.
Le parc national du Mont-Saint-Bruno ne déroge pas à la règle. Il a le défi additionnel d’être à proximité de Montréal, ce qui attire chaque année près d’un million de visiteurs. Ce chiffre fait du mont Saint-Bruno le parc national le plus visité au Québec.
Malgré ces très bons chiffres, le parc souhaite diversifier les activités qu’il a à proposer pour attirer encore plus de visiteurs, mais peut-être en visant plus particulièrement le jeune public.
En 2015, la Sépaq rendait l’accès à ses parcs gratuit à tous les enfants de moins de 17 ans et la location de skis, raquettes et autres accessoires sans frais pour ces derniers. « Nous avons enregistré une hausse de 40 % dans notre centre de location après cette mesure. Cette gratuité pour les enfants a permis aux parents de suivre », ne cache pas Rémy Chapados, responsable du service à la clientèle au parc.
Depuis deux ans d’ailleurs, même les ventes de cartes d’abonnement sont en hausse constante de 20 %.
« On vient désormais au parc du Mont-Saint-Bruno spécifiquement pour faire du surf à pagaie. » – Rémy Chapados
Une nouvelle attraction
Cette année, alors que le ski de fond et les raquettes sont les activités phares depuis des années l’hiver dans le parc, que le vélo à pneus surdimensionnés (fatbike) est de plus en plus populaire, le choix d’une nouvelle offre de « distraction » estivale a porté sur le surf à pagaie (paddle board).
« Sur le lac des Bouleaux avec une planche, une pagaie et une heure sur l’eau, c’est ce que nous avons voulu proposer aux visiteurs », indique M. Chapados.
D’autres parcs proposaient déjà cette activité, mais cette année, à Saint-Bruno, le test a été fait. « L’activité est très populaire. On vient désormais au parc du Mont-Saint-Bruno spécifiquement pour faire du surf à pagaie. L’activité est proposée les fins de semaine et les jours fériés, mais même pendant la semaine, des personnes viennent en espérant pouvoir en faire. »
L’activité est en place jusqu’au mois d’octobre avec des forfaits variant d’une heure à toute une journée. Une dizaine d’embarcations sont disponibles pour flotter sur un lac d’huile entouré d’une forêt dense. En regardant dans l’eau limpide, il n’est pas rare de voir la faune aquatique fourmiller sous la planche.
« C’est une très belle activité en famille. Le lac des Bouleaux est situé à 35 minutes de marche du centre de découverte et de services. Ce qui permet en même temps de profiter de la nature environnante. »
Le succès de l’activité fait dire déjà à M. Chapados qu’elle sera reconduite l’an prochain.
Une journée au parc
Pique-nique, randonnée pédestre, salon de thé, surf à pagaie … il est désormais tout à fait envisageable de passer une journée entière au parc national de Saint-Bruno sans avoir l’équipement d’un randonneur d’expérience.
Même en soirée, les activités d’exploration avec les agents du parc se multiplient, comme les soirées sur le thème des étoiles, ou encore le fait d’aller à la rencontre des chauves-souris ou de la faune et la flore du parc.
Certaines activités sont même devenues des rendez-vous pour des personnes qui ne fréquentent pas directement le parc. « On vient au salon de thé Le Vieux-Moulin pour prendre un verre, comme si on allait au centre-ville dans un café. Il y a même des habitués qui ne viennent que pour ça. C’est une très bonne porte d’entrée pour faire découvrir le parc », met en avant M. Chapados.
L’été s’achève. Désormais, ce sont les dizaines de kilomètres de sentiers à parcourir durant la saison des couleurs d’automne qui vont prendre le relais pour attirer les visiteurs.
Toute l’année, le comité de gestion du parc tente de trouver de nouvelles activités pour rendre encore plus attrayant le mont Saint-Bruno et augmenter son achalandage toute l’année, tout en préservant un milieu unique au milieu de la municipalité. Un équilibre fragile que la Sépaq devra préserver.