La quête inépuisable de soi-même

André Sauvé en spectacle à Saint-Bruno-de-Montarville

Après avoir exploré avec succès les zones de la folie quotidienne dans son spectacle éponyme, l’humoriste André Sauvé poursuit sa quête sur le thème inépuisable de la vie avec Être, le nouveau spectacle qu’il présentera cette semaine au Centre Marcel-Dulude, à Saint-Bruno, les 5 et 6 avril.

« Être, le titre de mon nouveau spectacle, s’est imposé de lui-même à la toute fin de ma période d’écriture. C’est la dernière chose que j’ai trouvée, l’ultime morceau de puzzle qui s’est imbriqué dans tout le reste. Les numéros pivotent tous autour de ce thème et de celui de la vie; personnellement, c’est l’une de mes grandes préoccupations », indique André Sauvé, en entrevue avec le journal.

Entre les deux spectacles de l’humoriste, soit le premier, André Sauvé, qu’il a promené à travers le Québec 341 fois de 2008 à 2011, et le plus récent, Être, toujours en mode rodage d’ailleurs, le principal intéressé indique qu’il existe certaines similitudes, qu’il y a certains intérêts communs, notamment sur le comportement humain, qui le fascine. « Je fouille cette thématique encore plus loin cette fois, je la cerne davantage. Il s’agit d’une grande quête personnelle et mes numéros y sont étroitement liés », mentionne celui qui a reçu l’Olivier de la Découverte de l’année en 2008. « À travers les différents numéros, je cherche à savoir qui je suis, mais aussi, ce que c’est qu’Être. Pour moi, c’est la quête inépuisable du soi-même! » 

L’animateur de Cas de conscience, à RDI, a toujours été fasciné par cette recherche personnelle. Très jeune, il est tourné vers le monde intérieur et s’informe sur la psychologie; son regard est porté vers son propre être et c’est pour lui ce qu’il appelle un « intérêt spontané ».

Le parcours d’André Sauvé est assez particulier. Il étudie, pratique, puis enseigne le Bharata Natyam, la danse classique de l’Inde, pendant près de dix ans. Il va et vient entre le Québec et les Indes. Il tâte du mime avec la troupe Omnibus et le Théâtre du Mouvement de Paris. Il passe ensuite au jeu avec, entre autres méthodes, celle de Pol Pelletier. Il s’est également prêté à la méditation. « La méditation m’a permis d’en savoir plus sur les rouages du mental. Mes idées de textes proviennent de mes pensées, de mes observations, de ce qui se passe dans ma tête. Je suis ma propre source d’inspiration, ensuite je m’inspire des autres. Puis je grossis un peu le tout, je mets de la pâte à modeler, pis on fait un bonhomme! »

André Sauvé a fait une première prestation au Festival Juste pour rire 2005 lors du gala de Louis-José Houde, puis, l’année suivante, au gala de Laurent Paquin et de Martin Petit. Ses textes, qu’il rédige lui-même, et son jeu d’acteur détonnent, séduisent et convainquent. En 2007, il revient à la charge au Festival et continue de faire un malheur partout où il passe, notamment avec son numéro de poésie Nelligan, à la soirée hommage à Yvon Deschamps, avec sa reprise du classique Le Bonheur, ou encore à la soirée hommage à RBO, lorsqu’il campe le rôle du frère de monsieur Caron. Dans ce nouveau spectacle, l’humoriste indique qu’il n’y aura pas de numéro hommage.

« L’humour est venu à moi »

Pourquoi l’humour? Plus jeune, ses amis lui font la remarque qu’il est drôle, qu’il devrait « s’en aller dans ce domaine ». Selon lui, l’humour et le drame vont de pair, puisqu’adolescent, il parle de ses angoisses et de ses craintes, mais avec humour. « On peut parler de ce qui ne va pas avec humour; ce n’est qu’une lunette. À l’époque, je n’étais pas bien avec moi-même – si on pouvait m’enlever ma gêne comme on fait avec une carie, je serais bien content – : les gags me permettaient de dédramatiser mes peurs. Aujourd’hui, je peux dire que je m’en accommode et que je m’accepte, parce qu’être autrement que soi, c’est une guerre foutue d’avance. L’humour m’a sauvé la vie. Maintenant, c’est devenu un métier et j’en vis », de conclure André Sauvé.

André Sauvé et son Être au Centre Marcel-Dulude (530, boul. Clairevue Ouest) les 5 et 6 avril, à 20 h.